Vénissieux est sous le choc. Une famille originaire de cette ville de la banlieue de Lyon a été décimée dans un accident de la route survenue sur l’autoroute A7, lundi soir dans la Drôme. Cinq enfants ont péri et quatre autres passagers, qui se trouvaient dans le même véhicule, ont été gravement blessés.
De nombreux témoignages ont afflué à la mairie de Vénissieux, où l’émotion est vive. Mais les circonstances du drame, avec neuf personnes qui voyageaient au sein d’un même monospace, suscite également l’interrogation de nombreux habitants.
"C’est une horreur"
La commune a installé un registre de condoléances dans un coin de la mairie, posé sur une table avec une nappe et à proximité d’un bouquet de roses blanches. Le cahier compte déjà quelques messages : "pensées aux familles endeuillées", "que les petits anges reposent en paix" ou encore "bon rétablissement aux personnes hospitalisées."
"Ça nous a fait de la peine. Toute une famille partie comme ça, ça fait mal au cœur. Il n’est pas question d’être musulmans ou chrétiens, on est tous pareils", s’émeut Youssef, qui a signé le registre. A ses côtés, sa femme Kabira a déposé une rose blanche et récité une prière, les paumes ouvertes et dirigées vers le ciel. "J’ai fait une prière pour les petits qui ont brûlé vifs. C’est une horreur. J’ai un petit-fils de trois ans, et là on a appris qu’il y avait un enfant du même âge qui est mort dans l’accident", témoigne Kabira, avec des sanglots dans la voix. "Je demande pourquoi, pourquoi ?".
Les circonstances du drame posent question
Cette question, tout le monde se la pose à Vénissieux. Même si ces habitants ne connaissaient pas la famille, ils restent partagés entre émotion et incompréhension. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances du drame. La piste du problème technique, et notamment d’un problème de freins, a été évoquée.
"Un témoin nous a appelé vers 18h58, disant voir un véhicule en feu qui le double sur l’autoroute A7. Ça se passe sur 200 à 300 mètres, et ce véhicule essaie de se rabattre sur la bande d’arrêt d’urgence. Il semblerait qu’un problème mécanique ne lui a pas permis de freiner dans de bonnes conditions", a expliqué sur Europe 1 Didier Amadei, le contrôleur général des pompiers du département de la Drôme, qui ont été les premiers à intervenir sur place, 20 minutes après l’accident.
"Le véhicule a ensuite fait une embardée et dépassé la bande d’urgence, et après des tonneaux s’est immobilisé en étant totalement embrasé. L’incendie a été maîtrisé en moins de dix minutes". Le pronostic vital est engagé pour trois des quatre survivants, dont un enfant. Le préfet de la Drôme a dit craindre que le bilan ne s’alourdisse.