Un colloque international sur le sacerdoce, la fonction de prêtre, s'est ouvert jeudi au Vatican, en présence du Pape. Trois jours de réflexions théologiques... Parmi les nombreux thèmes, le célibat des prêtres sera évoqué tandis que de plus en plus de voix influentes de l'Église s'interrogent ouvertement sur cette règle. Le Père Jean-Eudes Fresneau, curé de la commune Sarzeau, dans le Morbihan, considère que le maintien de l'obligation du célibat est en quelque sorte un refus de vivre avec son temps.
"Si on maintient le célibat aujourd’hui dans l’Église latine, pour moi, c’est en raison de ce qu’on appelle le traditionalisme qui ne veut pas finalement dialoguer avec le monde, qui veut rester sur un mythe et une nostalgie du passé", a estimé le Père Jean-Eudes Fresneau au micro d'Europe 1. "Il faut que l’Église catholique latine, dont je fais partie, reconsidère sa discipline, parce qu’il faut maintenant proposer une vocation de prêtre pour notre nouveau millénaire. On est au Moyen-Âge, il ne faut pas avoir peur de la vérité. Il faut essayer de comprendre les autres et puis écouter aussi ce que dit la société d’aujourd’hui."
Une crise de vocation ?
Mais pour Monseigneur Didier Berthet, évêque de Saint-Dié, dans les Vosges, abroger le célibat obligatoire n'est pas la solution pour attirer de nouveau candidats. "Je crois qu’il ne faut pas rêver, si un jour on permet à des hommes mariés d’être prêtre, cela ne remplira pas les séminaires comme nous pourrions en rêver", estime-t-il pour sa part. "Ce monde-là, il est derrière nous. Si on considère, que cet engagement, de tous les prêtes au célibat, n’est plus d’actualité : il faut le faire finalement pour des raisons beaucoup plus positives."
À savoir, "pour que peut-être certains prêtres soient plus heureux dans l’épanouissement d’une vie conjugale" ou encore pour des raisons spirituelles : "L’amour humain, vécu dans l’alliance fidèle, peut aussi être inspirant et nourrissant pour la charité pastorale d’un prêtre". Toujours est-il que si le Pape François laisse place au débat sur la question, le clivage, lui, est bel et bien présent.