Plus d'une centaine de femmes (102) ont perdu la vie en 2020 sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, a annoncé dimanche Gérald Darmanin, en détaillant une série de mesures destinées à lutter contre ce fléau. Dans une interview au Parisien mise en ligne dimanche soir, le ministre de l'Intérieur annonce notamment le traitement prioritaire des plaintes pour violences conjugales, un officier spécialisé dans ces violences dans chaque commissariat et chaque brigade de gendarmerie, tirant les leçons du féminicide de Mérignac à la suite duquel il avait demandé une mission d'inspection.
Plus de 400.000 interventions de la gendarmerie pour violences intrafamiliales
Gérald Darmanin commente les chiffres de 2020 de "l'étude sur les morts violentes au sein du couple" qui sera publiée lundi. Si 102 femmes - 23 hommes - ont perdu la vie en 2020 dans ces circonstances - "un chiffre historiquement bas", alors qu'en 2019 il avait été recensé 146 féminicides - le ministre souligne que l'année dernière a été particulière avec "deux confinements".
Néanmoins, poursuit-il, "le nombre d'interventions de la police et de la gendarmerie pour violences intrafamiliales reste très élevé : plus de 400.000, soit 45 interventions par heure". "Il ne se passe pas une journée sans que le GIGN ou le Raid aille libérer une femme ou des enfants pris en otage..." Gérald Darmanin note que les violences intrafamiliales "sont en train de devenir le premier motif d'intervention des policiers et gendarmes".
Favoriser le recrutement d'officiers de police judiciaire
Pour assurer un meilleur suivi de ces situations, le ministre rappelle que la consigne donnée aux policiers et gendarmes est de faire "un signalement au procureur", l'objectif étant que "100% des constatations se transforment en plainte ou signalement". Les mains courantes sont en outre proscrites "définitivement", affirme-t-il . Pour faire face à un nombre accru des procédures (193.000 l'an dernier), Gérald Darmanin promet de favoriser le recrutement d'officiers de police judiciaire.