"Où est la grande cause du quinquennat ?", s'alarment plus de 150 sénateurs dans une tribune publiée vendredi dans Libération, alors que 73 féminicides ont eu lieu depuis le 1er janvier, selon un collectif qui dénombre ces meurtres de femmes par leurs conjoints ou ex-conjoints.
"Vaincre ce fléau est d'abord et surtout une affaire de ressources financières et humaines", estiment ces 150 parlementaires, appelant à une plus grande utilisation des bracelets électroniques pour prévenir de telles violences. Les signataires de la tribune, qui évoquent un "saupoudrage", demandent en outre la création de places d'hébergements d'urgence, le déploiement "de magistrats, de policiers et de gendarmes spécialisés" sur tout le territoire, et un meilleur accompagnement des associations qui luttent contre les violences faites aux femmes.
Un rassemblement samedi à Paris
Les initiatives se multiplient ces derniers jours, à l'image d'une tribune publiée jeudi dans Le Monde par un collectif féministe ou encore d'une pétition lancée par la comédienne Eva Darlan et le magistrat honoraire Luc Frémiot, texte qui a reçu plus de 5.000 signatures sur la plateforme change.org. "Les pouvoirs publics n'en ont rien à faire des femmes", avait estimé Eva Darlan, jeudi sur BFMTV.
Un rassemblement, à l'appel de familles et de proches de victimes de féminicides, est prévu samedi à Paris, à 17 heures sur la place de la République. Cent trente femmes sont mortes en 2017 en France sous les coups de leur compagnon, ex-conjoint ou petit ami, contre 123 en 2016, selon des données communiquées par le ministère de l'Intérieur.
Sur ces 130 femmes, 109 formaient un couple stable avec leur meurtrier, et 21 ont été tuées par un petit ami, un amant ou une relation épisodique. À ces chiffres, il faut ajouter 25 enfants tués dans le cadre de violences conjugales, et 151 tentatives d'homicides au sein du couple.