L'inquiétude ne faiblit pas à Fessenheim, alors que l'arrêt d'un des deux réacteurs de la centrale nucléaire a été amorcé dans la nuit de vendredi à samedi. Le second subira lui aussi le même sort, le 30 juin prochain. Une situation que redoute la population qui n'a pas manqué de manifester son incompréhension face à cette décision. Ailleurs aussi, les centrales nucléaires sont mises de côté. Et sur ce dossier, l'Allemagne a peut-être de quoi nous inspirer. Le pays a, en effet, décidé d'en finir avec le nucléaire après la catastrophe de Fukushima. C'est le cas notamment de Gundremmingen, en Bavière qui vit la même situation que Fessenheim.
"Le village se prépare pour la fermeture. Même sans la centrale, il y a la vie qui continue", explique, au micro d'Europe 1, l'un de ses habitants qui vit juste en face de la centrale. Sur les trois tours de refroidissement, deux déjà ne fument plus, et l'an prochain ce sera définitivement terminé. "Pour nous, c'est comme le clocher du village. Ça va vraiment faire bizarre", ajoute une autre.
Des investissements pour la ville grâce à l'argent de la centrale
Mais comme le précise l'ancien maire, Wolfgang Mayer : "vous ne trouverez personne à Gundremmingen pour déplorer la fermeture". "Non, je peux vous le dire, le nucléaire est une technologie de transition. C'était clair pour tout le monde qu'un jour se serait fini", assure-t-il.
Grâce à l'argent du nucléaire, la commune est en effet devenue l'une des plus riches d'Allemagne. Elle en a profité pour baisser ses taxes et le prix de ses terrains augmentant son attractivité. Elle héberge aujourd'hui deux zones d'activité avec plus de 200 entreprises. L'ancien maire a fait les comptes : "Ça représente un vrai pactole en impôt sur les sociétés. Nous compensons largement les pertes financières de la fin de la centrale. La commune a aussi acheté des immeubles entiers à Munich, dont l'argent des loyers a permis de financer, l'an dernier, une nouvelle classe dans l'école et la construction d'un lotissement pour 16 familles.