Ce jeudi, une grève nationale mobilise plusieurs lycées professionnels, qui accueillent près de 650.000 élèves en France, afin de protester contre une réforme sur laquelle planche le gouvernement. Celle-ci vise à augmenter la durée des stages des lycéens, et à adapter les offres de formations aux besoins d’emplois dans les territoires.
À Paris, six lycées professionnels de petite taille sont menacés de fermeture dès la rentrée 2023 : Brassaï (15e), Armand-Carrel (19e), le site de Charenton de Théophile-Gautier (12e), le site Friant de Lucas-de-Nehou (14e), Valadon (18e) et Charles-de-Gaulle (20e). Dans l’incompréhension des enseignants, élèves et parents d’élèves, rassemblés mercredi 16 novembre place de la Sorbonne, devant le rectorat de Paris.
Des locaux vétustes et une baisse démographique
La région Île-de-France s’est pourtant justifiée : ces établissements ferment car les locaux sont trop vétustes et accueillent trop peu d’élèves. La génération qui s’apprête à rentrer au lycée est, en outre, moins nombreuse que les précédentes en raison d’une baisse démographique. Ce qui permettrait des regroupements d’établissements sans surcharger les classes.
Cependant, les profs rassemblés derrière des banderoles colorées, ce mercredi, voient dans ces fermetures un avant-goût de la réforme à venir. Christophe enseigne la comptabilité dans un lycée "Gestion-Administration", une formation qui offre moins de débouchés - comme la majorité des établissements menacés de fermeture - en raison de la concurrence avec d'autres diplômes.
"On constate depuis des années qu'ils ont régulièrement réduit les effectifs de chaque établissement… Donc aujourd’hui, ils ne sont plus viables", explique t-il. "Et, je rajouterai qu'il y a une situation financière compliquée actuellement pour les collectivités territoriales, qui cherchent de l'argent un peu partout", poursuit Christophe. "Le plus facile, pour eux, c'est de fermer".
Près de 800 élèves concernés
Mathilde, également professeure en lycée professionnel, renchérit : "Ça a été très clairement dit par le président de la République, qui a indiqué qu'il y aurait une réflexion à mener sur quelles formations il fallait maintenir, quelles formations il fallait développer et quelles formations il fallait fermer".
La région assure néanmoins que les presque 800 élèves concernés seront replacés dans d’autres lycées, qui devront composer avec des effectifs plus nombreux.