Un réveillon "globalement calme", selon l'entourage du ministère de l'Intérieur Gérald Darmanin. Si le bilan définitif de cette nuit de la Saint-Sylvestre sera dévoilé dans la journée, plusieurs incidents ont tout de même émaillé la nuit. Malgré le couvre-feu et les interdictions de rassemblement, les forces de l'ordre sont intervenues plusieurs fois dans la nuit pour interrompre des fêtes clandestines, un peu partout en France. Au total 6.650 personnes ont été verbalisées. En Ille-et-Vilaine, une free-party a rassemblé près de 2.500 personnes. Deux décès sont à déplorer dans le Haut-Rhin et en Dordogne.
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Un mort en Alsace, un autre en Dordogne
Un jeune homme est décédé accidentellement à la suite d'un tir de mortier d'artifice dans le village de Boofzheim, au sud de Strasbourg. Un deuxième homme a été blessé au visage et hospitalisé. Les deux victimes, âgées de 24 et 25 ans, ont tenté d'allumer l'engin explosif sans succès et sont revenues sur leurs pas. Le tir s'est déclenché au moment où les deux hommes s'étaient rapprochés, arrachant la tête de la victime. Trois autres blessures ont été signalées en raison d'explosion de pétard, malgré une interdiction d'en acheter, transporter et utiliser durant le mois de décembre en Alsace.
En Dordogne, un jeune homme est décédé lors d'une soirée sur le thème de "Peaky Blinders", une série télé de gangsters. Un autre convive, qui avait ramené une arme à feu pour accompagner son costume, aurait tiré sur son camarade dans des circonstances encore peu claires.
6.650 verbalisations et 662 interpellations
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé vendredi dans un communiqué la verbalisation de 6.650 personnes pour non respect du couvre-feu le soir de la Saint-Sylvestre. 662 personnes ont également été interpellées. Au total les forces de l'ordre ont procédé à plus de 45.000 contrôles dans la nuit du 31 décembre. "407 individus" ont également été placés en garde à vue.
Au cours de la nuit, 25 policiers et gendarmes blessés, a encore dit Gérald Darmanin, en apportant "tout son soutien aux personnels blessés dans l'exercice de leur fonction ainsi qu'à leurs proches". Il a toutefois reconnu que la soirée avait été plus calme que les autres années, notamment à Paris.
Une fête sauvage rassemble 2.500 personnes au sud de Rennes
A Lieuron, au sud de Rennes, en Ille-et-Vilaine, près de 2.500 personnes se sont rassemblées pour une vaste fête clandestine dans des hangars désaffectés malgré les interdictions et les mesures sanitaires. Les gendarmes sont intervenus, ce qui a engendré des tensions avec les participants.
La plupart des participants, des jeunes âgés de 20 à 30 ans, sont venus de "différents départements et de l’étranger" et "un important dispositif de gendarmerie est en place afin de sécuriser les abords du site et les axes de circulation", a indiqué la préfecture.
Plusieurs fêtes clandestines interrompues
Une autre fête clandestine de grande ampleur s'est déroulée à Marseille, dans une grande salle où s'étaient regroupés près de 400 fêtards. L'organisateur a été arrêté ainsi que deux personnes qui s'en sont pris aux policiers. Près de 150 participants ont été verbalisés. Plusieurs soirées ont également été interrompues par la police en région parisienne, comme à Chelles, en Seine-et-Marne, dans un bâtiment de zone industrielle. Environ 116 personnes ont été verbalisées et quatre interpellées. Situation similaire à Ivry-sur-Seine, avec une centaine d'amendes délivrées.
Dans l’ouest parisien, à Nanterre, plus de 70 fêtards ont été verbalisés dans une salle associative où les policiers ont arrêté deux responsables. Ils ont aussi retrouvé une grande quantité de protoxyde d’azote, un gaz hilarant qui peut provoquer des ravages. D’autres fêtes clandestines ont aussi été interrompues à Paris, Gennevilliers, Montfermeil, Villeneuve-la-Garenne ou Neuilly-Plaisance, entre autres.
Tirs de mortiers d'artifices contre les forces de l'ordre
Concernant les violences urbaines, le couvre-feu a semble-t-il contribué à contenir le phénomène. Si le bilan global des véhicules incendiés n'est pas encore connu, les premières remontées du terrain laissent à penser qu'il sera inférieur au record de l'an dernier, où 1.457 voitures avaient été brûlées.
L'entourage du ministre a toutefois déploré de "nombreuses" prises à partie des forces de l'ordre, notamment avec des tirs de mortiers d'artifices. A Bordeaux, des incidents ont éclaté dans le quartier des Aubiers, avec un bureau de poste brûlé, plusieurs arrêts de bus détruits ainsi qu'un bungalow appartenant à la société de transports publics de l'agglomération, ont indiqué à l'AFP des sources policières.
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Des échauffourées ont aussi eu lieu à Calais, dans le quartier Beau Marais, avec des tirs de mortiers d'artifices contre les forces de l'ordre qui ont fait usage de lacrymogènes, selon une source policière. Des tirs de mortiers d'artifice visant notamment des véhicules de police ont également été constatés dans plusieurs villes de la petite couronne parisienne, notamment à Limeil-Brévannes et Arcueil dans le Val-de-Marne, à Nanterre dans les Hauts-de-Seine, ou à Villemomble et Noisy-le-Grand en Seine-Saint-Denis.