La trêve hivernale prendra fin jeudi soir. Après cinq mois d'interruption des expulsions locatives, 30.000 à 40.000 foyers risquent d'être délogés, souvent en raison de loyers impayés. Un inlassable combat pour les associations, qui réclament plus de moyens.
Prévention. "Chaque année, on se contente de dire que la trêve hivernale commence ou s'arrête, mais on n'est pas capable d'être dans une dynamique qui nous permette de protéger les plus fragiles", déplore Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre. Pour ce militant, "on n'arrive pas dans notre pays à mettre en oeuvre une politique de prévention" pour aider ces familles à payer "leurs dettes en cas d'impayés de loyers, trouver une autre solution de logement, leur ouvrir le droit au logement opposable".
"Si on intervient au bout de deux ou trois mois d'impayés, on peut trouver des solutions, mais au bout d'un an, c'est inextricable", explique Christophe Robert. Pour autant, selon lui, "les suspensions d'expulsions ne doivent pas se faire au détriment des propriétaires" qui, eux, peuvent être soulagés de la fin de la trêve hivernale, susceptible de mettre un terme à des mois de difficultés et de procédures.
Des locataires partent d'eux-mêmes. "En moyenne, on estime de 30.000 à 40.000 le nombre de foyers en France susceptibles d'être expulsés dès vendredi", sur un total d'environ 190.000 décisions de justice pour impayés, selon les calculs du Réseau stop aux expulsions logement (Résal) pour 2015. Une différence qui vient, entre autres, des délais de procédure mais aussi des locataires, dont beaucoup préfèrent partir d'eux-mêmes plutôt que d'être chassés.