C'est un véritable casse-tête pour les industriels. Dès le 1er janvier, suite au décret issu de la loi anti-gaspillage, une trentaine de fruits et légumes ne pourront plus être vendus sous emballage en dessous d'1,5 kilo. Les producteurs ont été prévenus, mais difficile de trouver des solutions alternatives en si peu de temps. Car tous les fruits et légumes ne sont pas si faciles à conserver.
Des produits sans moyen de "substitution"
C'est le cas des radis, de la mâche ou encore des germes de soja, par exemple. L'emballage carton ne fonctionne pas à cause de l'humidité et, à une semaine du 1er janvier 2022, la filière se retrouve sans solution.
>> LIRE AUSSI -Fruits et légumes vendus sans emballage plastique : "On a mis la charrue avant les bœufs"
"Il n'y a aucun moyen de substitution aujourd'hui pour pouvoir emballer les radis d'une autre manière. Vous allez avoir un produit qui va être à côté de l'attention du consommateur, c'est à dire qu'il va être tout sec, etc", s'inquiète Jacques Rouchaussé, président des producteurs de légumes de France. Autre souci lorsque l'alternative existe : c'est le coût, qui est pénalisant. Certains petits opérateurs pourraient mettre la clé sous la porte.
Des surcoûts pour les opérateurs
"Quand vous êtes à des coûts, pour certains emballages allant jusqu'à 5 à 6 fois les prix en vigueur, vous n'êtes tout simplement pas en capacité de mettre en œuvre le dispositif. Pour la pomme, par exemple, quand vous prenez une machine pour emballer du carton, entre le stock etc, vous avez de l'ordre d'un million d'euros d'investissement, ce qui n'est pas à la portée de n'importe quelle station", estime Laurent Grandin, directeur de l'interprofession des fruits et légumes.
Des produits retirés dès la semaine prochaine
Les producteurs des aliments visés par l'interdiction ont six mois pour écouler leurs stocks de plastique, mais cette tolérance n'est juridiquement pas claire. Pour éviter toute sanction, les distributeurs pourraient retirer ces produits des rayons dès la semaine prochaine.