Une quinzaine de députés ont annoncé mercredi avoir signé un "appel citoyen" contre "l'usage des flash-balls et lanceurs de balles de défense (LBD)" et comptent à nouveau saisir le Défenseur des droits de cette question après la perte d'un œil par un manifestant à Rennes.
"39 blessés graves et un mort entre 2004 et 2015". Dans cet appel diffusé depuis le 1er mai, ces députés, parmi lesquels l'écologiste Noël Mamère, la socialiste Fanélie Carrey-Conte ou encore l'ex-socialiste Pouria Amirshahi, rappellent qu'"un étudiant de Rennes, lors de la manifestation du 28 avril contre la loi El Khomri, a perdu un œil suite à un tir" d'une de ces armes LBD, dites "intermédiaires". Ils disent que ces armes ont, selon l'Association des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT), fait "en France, entre 2004 et 2015, 39 blessés graves et un mort", et rappellent que le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a recommandé en juillet dernier "d'interdire l'usage du 'flash-ball superpro' dans un contexte de mobilisation".
"En parents, nous demandons l'interdiction de l'usage des LBD". Jacques Toubon avait "aussi demandé la réintroduction de certaines précautions d'emploi (zones de tir, avertissements), pour l'usage des LBD, lanceurs de balles de défense 40/46, une arme plus puissante et plus précise que le flash-ball", poursuivent-ils, regrettant que le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, se soit à l'époque "opposé à ces mesures". Après les nouveaux incidents de Rennes, "en citoyens, nous demandons à l'État de faire enfin droit à toutes les recommandations du Défenseur des droits, en parents, nous demandons l'interdiction de l'usage des LBD", écrivent les signataires.
Parallèlement, ces députés vont saisir de nouveau le Défenseur des droits sur "l'usage de ces armes par les forces de l'ordre pendant les manifestations contre la loi El Khomri", en se basant notamment sur le témoignage d'Hugo Poidevin, un étudiant qui avait apporté les premiers soins à l'étudiant blessé à Rennes.