Des actes antisémites toujours plus nombreux, avec 887 faits recensés au cours du premier semestre. Après les attaques antisémites d'Amsterdam, il ne faut pas céder à la peur, c'est la conviction de certains supporters franco-israéliens qui comptent bien se rendre jeudi soir au Stade de France lors de la rencontre de Ligue des nations entre la France et Israël.
"J'y vais pour la paix"
De confession juive, Charlotte l'avoue, elle a hésité à annuler sa venue dans l'enceinte de Saint-Denis. Mais, après réflexion et rassurée par les 4.000 policiers et gendarmes promis aux abords du Stade de France, elle a finalement décidé de maintenir sa présence en tribunes. "Je refuse de m'arrêter à la peur. J'ai confiance en notre ministère de l'Intérieur. Mais surtout, j'y vais pour la paix. Le sport, c'est fait pour ça, pour la paix. Donc je trouve que cela a du sens d'y aller et je me déplace pour ça", a-t-elle insisté au micro d'Europe 1.
Ne pas céder à la place, c'est aussi le choix d'Elisa, qui a tout de même pris ses précautions pour se rendre au stade en famille. "J'ai choisi d'y aller en cars sécurisés, donc avec les forces de l'ordre et un système de protection à la communauté juive, le SPCJ. La tristesse d'aujourd'hui, c'est qu'on a peur d'aller voir un match de football", a-t-elle déploré. Un dépit partagé par Alain, bien décidé à supporter ses deux équipes de cœur malgré les menaces qui pèsent sur la rencontre.
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"Je n'avais pas prévu d'y aller. J'ai pris mes places il y a trois jours. Ce qui m'a poussé à y aller, ce sont ces injonctions qu'on nous fait de ne pas nous rendre à ces matchs. Je refuse, en tant que Français de confession juive, qu'on me dise 'tu n'iras pas', ou 'si tu y vas, c'est dangereux pour toi'. Tout ça m'a motivé pour y aller", a-t-il expliqué. Et tous assurent qu'ils supporteront à la fois les Bleus et l'équipe israélienne, avec un drapeau de chaque pays dans les mains.