2022 est bien l'année la plus chaude jamais enregistrée en France, et c'est aussi l'une des plus sèches : avec 14,5 degrés de température moyenne annuelle et un déficit de pluviométrie de quelque 25%, Météo-France confirme qu'il s'agit bien d'une année record, "symptôme du changement climatique". Fin novembre, l'institut de prévisions météorologiques national avait annoncé que, quelles que soient les températures en décembre, 2022 serait l'année la plus chaude enregistrée, mais il restait à déterminer le chiffre exact.
Malgré un petit épisode de froid enregistré du 8 au 17 décembre, le dernier mois de l'année aura été très doux, nettement au-dessus des normales de saison. Conséquence, avec finalement 14,5 degrés de moyenne annuelle, "2022 se classe au premier rang" des années les plus chaudes depuis le début des relevés en 1900, "très loin devant 2020 qui détenait jusqu’à présent le record", avec 14,07°C.
"Tous les mois de l’année ont été plus chauds que la normale, à l’exception des mois de janvier et d’avril", indique Météo France sur son site internet. Et l'année aura été marquée par trois vagues et de nombreux records de chaleur. Sur l’ensemble de l’été -- le 2e plus chaud que la France a connu -- un nombre record de 33 jours de vagues de chaleur a été enregistré. L’été 1983 détenait le précédent record avec 23 jours.
Excédent d'ensoleillement
L'automne a également été particulièrement doux, notamment en octobre, et le 31 décembre aura même été la Saint-Sylvestre la plus chaude depuis 1947. Selon Météo France, cette année, bien qu'exceptionnelle sur le temps long, est à l'image de la période récente où le réchauffement climatique d'origine humaine s'accélère: 8 des 10 années les plus chaudes depuis le début du XXe siècle sont postérieures à 2010.
Et les effets sont désormais de plus en plus manifestes dans la vie quotidienne des Français, entraînant notamment sécheresse et pénuries d'eau, même en plein hiver. En 2022, la France métropolitaine aura enregistré un "déficit pluviométrique record" de quelque 25%.
Ce déficit, dont le chiffre précis est en cours de calcul définitif, est quasi ex-aequo avec celui mesuré en 1989, précise Météo France qui doit confirmer "en fin de mois" laquelle des deux années est la plus sèche, depuis le début des relevés en 1959. La sécheresse des sols aura été une des plus longues et des plus étendues en France, avec trois quarts du territoire concerné. "La sécheresse a ainsi été moins généralisée qu’en 1976 ou 2011 mais plus qu’en 2003", note Météo France.
Une douzaine de départements connaissent toujours des arrêtés de restrictions d'eau, selon le site gouvernemental Propluvia. Méteo France note également un "ensoleillement exceptionnel sur la plupart des régions" en 2022, "le plus souvent excédentaire de 15%" et avec "de nombreux records notamment sur la moitié nord du pays".
"Rennes a par exemple enregistré 2088 heures de soleil sur l’année" écoulée, contre une moyenne de 1761 heures annuelles sur la période 1991-2020. Bourges et Colmar ont connu respectivement 2214 heures et 2352 heures d'ensoleillement, contre une moyenne de 1888 heures et 1882 heures sur la même période de référence.