Dans les quartiers dits sensibles, le trafic de stupéfiants n’est pas l’unique source de revenus des délinquants. Il y a aussi le détournement des aides publiques. On parle là par exemple des fonds de l’assurance maladie, des aides publiques aux entreprises ou des crédits d’impôts aux particuliers.
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Empêcher tout traçage
Depuis la crise sanitaire du Covid, la criminalité organisée a plongé dans ce type d’escroqueries. Ces nouveaux braqueurs de l’État multiplient les créations d’entreprises fictives et montent des dossiers d’éligibilité à ce type de subventions publiques. Ils décaissent ensuite l’argent vers d’autres sociétés aux comptes opaques, de telle sorte que l’État ne puisse plus tracer les flux financiers.
Les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) de Versailles ont récemment mis au jour un montage autour du compte professionnel de formation. Deux frères issus de la cité de Trappes dans les Yvelines sont soupçonnés d’avoir créé une centaine de sociétés fictives de formation, générant plus de 16 millions d’euros de gains en quelques mois seulement.
Ces faits ne sont pas isolés et se multiplient en France. "Les organismes chargés de verser les aides publiques ne contrôlent quasiment pas. Et quand la justice décide d’enquêter, l’argent a disparu", rapporte un enquêteur spécialisé. Le Haut Conseil au financement de la protection sociale estime le montant annuel de la fraude sociale en France à plus de 13 milliards d’euros.