Une influence qui grandit et inquiète. Dans son livre Le frérisme et ses réseaux (Éditions Odile Jacob), Florence Bergeaud-Blackler, docteur en anthropologie et chargée de recherche au CNRS, a enquêté sur l'entrisme des Frères musulmans au sein des milieux universités, ainsi que sur la complicité des mouvances d'extrême-gauche. Alors que le conflit israélo-palestinien connaît une nouvelle escalade, après l'attaque du Hamas contre Israël, seuls le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) et La France Insoumise (LFI) n'ont pas dénoncé pleinement les actes commis côté palestinien.
Les plus grandes écoles concernées
Invitée d'Europe 1 Bonjour ce mardi, Florence Bergeaud-Blackler s'est indignée de ces positions qu'elle juge clientélistes : "Il n'y a rien de surprenant dans ces propos puisqu'ils sont tenus depuis plusieurs années par deux parties qui viennent simplement faire leur marché électoral". Une position qu'elle met en relation avec celle des autorités musulmanes en France, dénonçant le communiqué de la Grande Mosquée de Paris.
Pour elle, l'infusion de l'idéologie islamiste a lieu dans les universités. Elle cite l'exemple de la prestigieuse École des hautes études en sciences sociales (EHESS), où "un certain nombre de groupes, pas très nombreux, mais très bruyants, font partie d'une espèce de dérive qu'on voit au cours des 30 ou 40 dernières années". Florence Bergeaud-Blackler révèle que ces mouvements "forment des influenceurs hyper visibles, capables de provoquer le buzz, d'influencer des élites politiques et médiatiques". Ce qu'elle nomme comme "mouvances islamistes et d'extrême gauche" se "sont immédiatement mobilisés pour soutenir ce qu'ils appellent 'la Palestine occupée', en réalité, cette organisation terroriste qu'est le Hamas, qui est la branche palestinienne des Frères Musulmans".
Ce lundi, un enseignant de l'université Paris-Panthéon-Assas a été suspendu après avoir menacé ses élèves de "faire comme à la rave" après qu'ils sont arrivés en retard, en référence à la tragédie de la rave party en Israël qui a fait 260 morts pendant l'attaque du Hamas. "Je n'ai pas de mots pour qualifier ça", a fulminé Florence Bergeaud-Blackler. "Ces professeurs et enseignants-chercheurs devraient être immédiatement mis à pied". Avant de conclure : "Il faut que l'institution réponde de façon forte".
Pour rappel, la chercheuse avait été menacée de mort alors qu'elle devait présenter son livre à la Sorbonne, en mai dernier. La conférence avait été annulée pour des raisons de sécurité.