Marine Le Pen a estimé mercredi que le gouvernement, "en amont, ne prend pas les mesures nécessaires" pour lutter contre le fondamentalisme islamiste et a réclamé une nouvelle fois l'expulsion des fichés S étrangers, au lendemain de l'attaque de Strasbourg.
"On ne prend pas les mesures nécessaires". "Tout n'est pas fait dans la lutte contre le fondamentalisme islamiste car le terrorisme n'est en réalité que le bras armé de cette idéologie", a accusé la présidente du Rassemblement national sur France 2, soulignant que cette "idéologie mortifère, mortelle, a fait 250 morts depuis six ans". "En amont on ne prend pas les mesures nécessaires, pour d'abord expulser les fichés S étrangers", a-t-elle déploré.
"Dans les fichés S, il y a des étrangers et des Français, mais si déjà on expulsait les étrangers, si on ne les conservait pas sur le territoire, ce serait autant de moyens qui seraient accordés, supplémentaires, pour pouvoir surveiller les Français", a argumenté Marine Le Pen.
Un "hybride", selon Marine Le Pen. Pour la présidente du RN, le profil de l'assaillant, qui est né à Strasbourg, ne fait pas de doute : "On sait très bien que c'est un hybride, comme encore une fois Coulibaly, comme beaucoup d'autres hybrides, un délinquant radicalisé qui, bien souvent, commet des délits ou des crimes pour financer le terrorisme".
Un suspect connu en droit commun. "La motivation terroriste" de l'attaque de Strasbourg, qui a fait trois morts et 13 blessés, "n'est pas encore établie" mercredi matin, a déclaré le secrétaire d'État à l'Intérieur Laurent Nuñez, invitant à la "plus grande prudence" sur la qualification des faits.
L'assaillant, toujours recherché, est "un individu connu en droit commun pour beaucoup de délits autres que liés au terrorisme, il n'a même jamais été connu pour des délits liés au terrorisme", a précisé Laurent Nuñez sur France Inter. Selon une source proche de l'enquête, il a été fiché "S" en 2016 par les services antiterroristes.
"On ne met pas assez de moyens en oeuvre", selon Marine Le Pen. "On finit par s'interroger sur les raisons pour lesquelles on ne met pas tout l'arsenal juridique pour pouvoir lutter contre ces fondamentalistes", s'est demandée Marine Le Pen. "Je pense que le simple fait d'avoir un contact, quel qu'il soit, avec des organisations terroristes, doit vous faire traduire devant la cour d'assises pour intelligence avec l'ennemi", a estimé la présidente du Rassemblement national. Selon elle, "on ne met pas assez les moyens, mais surtout on n'a pas les bonnes méthodes et on refuse de mettre en oeuvre ces méthodes".