Un homme cagoulé a ouvert le feu sur un groupe de jeunes en Meurthe-et-Moselle, à Villerupt, près de la frontière luxembourgeoise. Au total, cinq personnes ont été blessées, dont trois grièvement. Les faits se sont déroulés aux alentours de 19 heures, dans le centre-ville, aux abords de la place Jeanne d'Arc. Un homme déposé en voiture par un complice a tiré en rafale avec un fusil d'assaut sur un groupe de jeunes âgés de 15 à 20 ans.
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Le parquet de Nancy, bientôt en charge de l'enquête
L'une des victimes, un jeune homme, a reçu une balle en pleine tête. Ce dernier a été héliporté au CHU de Nancy, son pronostic vital est très engagé. Les deux autres blessés graves ont quant à eux été touchés au thorax. Une passante aurait également reçue une balle perdue. Une enquête de flagrance a été ouverte, confiée à la DTPJ de Metz (Direction territoriale de la police judiciaire, anciennement DRPJ). Le parquet de Val-de-Briey, non compétent pour ce type de faits, devrait se dessaisir de l'enquête au profit du parquet de Nancy.
Sollicités, les élus de Villerupt ont exprimé leur émotion, tout en assurant avoir réclamé de longue date des moyens policiers supplémentaires pour faire face aux trafics en tout genre qui rongent cette commune de 10.000 habitants située à moins de 10 kilomètres de la frontière luxembourgeoise, et à une vingtaine de kilomètres de la Belgique. "Je suis choqué, ce n'est pas ce que nous voulons voir sur notre commune. Je pense aux familles, j'espère que demain elles ne vont pas devoir enterrer leurs enfants", a déclaré le maire de Villerupt, Pierre Spizak.
Possiblement un "règlement de comptes"
Selon lui, la fusillade a eu lieu "à l'endroit d'un point de deal", et laisse penser à "un règlement de comptes". "Je ne dis pas que les blessés sont des trafiquants, c'était peut-être simplement des amis qui discutaient. Mais ça fait un certain temps que nous alertons sur la situation, nous sommes démunis, et aujourd'hui on se retrouve avec trois blessés graves", a-t-il regretté. "Il y a des petits trafics, des plus gros trafics, des marchands de sommeil, de la prostitution... Ce sont des problématiques liées notamment aux frontières", a-t-il déploré.
L'élu a spontanément évoqué la visite sur la commune en mars 2021 du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. "Depuis, la situation a empiré concernant l'hôtel de police", juge Pierre Spizak. "Nous avons 79 agents hors personnel administratif, alors qu'il y a deux ans, le ministère de l'Intérieur devait monter les effectifs à 104, ce qui fait un différentiel de 25 agents", a-t-il compté, craignant que les prochains grands événements sportifs organisés en France (Coupe du monde de rugby, Jeux olympiques) diminuent les effectifs locaux de police nationale.