Les pompiers du Gard, en grève depuis plus de quinze jours et ressortis "très déçus et en colère" d'une table ronde avec le département et la préfecture, veulent désormais "durcir" leur mouvement, a assuré jeudi à l'AFP un responsable syndical. "On est en colère, le mouvement va se durcir de manière importante", a annoncé à l'AFP le secrétaire départemental du syndicat SUD des pompiers du Gard, Nicolas Nadal.
Plus de budget, de nouveaux camions et des recrutements. Depuis le 23 octobre, des pompiers ont entamé une grève illimitée et établi un campement devant les grilles de la préfecture du Gard. Mettant en avant l'augmentation des interventions et des questions de sécurité, ils demandent notamment que le département, en charge à 59% du budget du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis), augmente sa part de 1% tout comme l'association des maires du Gard, qui s'y est refusée. Le budget du Sdis est de 42,4 millions d'euros pour 2017. Les pompiers grévistes réclament également le remplacement d'une soixantaine de camions qu'ils jugent vétustes et des recrutements pour une nouvelle caserne prévue à Nîmes Ouest.
A l'issue de la table ronde organisée à la Maison du département, le président du conseil départemental du Gard Denis Bouad (PS) avait de son côté estimé mercredi soir qu'il avait très largement répondu aux revendications des pompiers, déplorant que leurs représentants n'aient pas accepté de signer un protocole d'accord.
"Un dialogue de sourd." Selon Nicolas Nadal, les élus "sont en train de nous balader, c'est un dialogue de sourds". "On va citer les noms des élus" à l'origine du blocage et qui, selon le responsable syndical, assurent découvrir la situation humaine et matérielle dénoncée par les pompiers du Sdis, a-t-il dit. "Nous avons des documents qui prouvent le contraire", a précisé Nicolas Nadal.
Le responsable syndical a ajouté qu'une assemblée générale aurait lieu vendredi et que des constructions modulaires devraient prochainement être installées à Nîmes, devant les grilles de la préfecture pour matérialiser le durcissement et la poursuite du mouvement de grève. Leur mouvement est également lié aux récents caillassages et agressions qu'ils ont subis en intervention, notamment début octobre, dans le quartier défavorisé de Pissevin.