L'une des figures des "gilets jaune", Ingrid Levavasseur, affirme ne pas vouloir "baisser les bras" malgré les "centaines de messages" d'insultes qu'elle dit recevoir, dans une "lettre publique" publiée samedi, jour de l'acte 14 du mouvement.
"Je dois apprendre à jouer à un jeu qui ne m'est pas familier, sans perdre mon âme. Et faire le grand-écart entre le terrain et les médias", qui sont, selon elle, "le nerf de la guerre pour faire perdurer nos revendications", explique-t-elle dans cette lettre adressée à une militante, Karine, qui, dans un tweet, s'est dit déçue par la "gilet jaune". "J'affronte ce tourbillon la tête froide(...) mais je dois vous avouer que c'est très difficile humainement", reconnaît-elle, se disant "insultée par des centaines de messages tous plus odieux les uns que les autres".
Réponse à Karine
— Ingrid Levavasseur officiel (@IngridLevavass1) 16 février 2019
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"Pour l'instant, je m'accroche". Ingrid Levavasseur a annoncé mercredi qu'elle abandonnait la liste du "Ralliement d'initiative citoyenne" (RIC) qu'elle entendait mener pour les élections européennes, expliquant vouloir "repartir sur de bonnes bases". "Je pourrais tout arrêter et me concentrer sur sur mes proches et ma petite vie, mais ce serait briser tout l'espoir que vous avez en moi, et que vous me témoignez par des messages d'encouragement à ne pas baisser les bras", poursuit-elle". "Pour l'instant, je m'accroche (...) Mais j'ai conscience qu'à ce rythme-là, je ne tiendrai pas longtemps", admet-elle, tout en réaffirmant vouloir "être à la hauteur de cet espoir et transformer notre élan en quelque chose qui puisse concrètement changer la donne !".
"Je mange des sandwiches et je saute souvent un repas". Ingrid Levavasseur explique qu'elle est "au chômage" et n'a "pas d'argent". "Mes trajets sont payés par les chaînes de télé qui m'invitent. (...) Je mange des sandwiches et je saute souvent un repas", précise-t-elle, pas pour "faire l'aumône, mais pour vous expliquer la sincérité de mon engagement". Plusieurs milliers de "gilets jaunes" sont de nouveau descendus dans la rue samedi, trois mois après le début du mouvement qui exige notamment une meilleure justice fiscale et sociale.