Cinq migrants du camp de Grande-Synthe, dans le Nord, ont été condamnés vendredi jusqu'à trois ans de prison ferme pour avoir lancé mardi des projectiles sur des policiers qui effectuaient une opération de contrôle contre des passeurs, a-t-on appris de source judiciaire.
"Plusieurs personnes s'étaient interposées". Jugés également vendredi en comparution immédiate par le tribunal de Dunkerque, les deux passeurs kurdes interpellés mardi ont pour leur part écopé de cinq et quatre ans de prison ferme avec mandat de dépôt, assortis d'une amende de 20.000 et 10.000 euros ainsi qu'une interdiction définitive du territoire français. Lors de l'opération de police contre des filières de passeurs mardi, "plusieurs personnes s'étaient interposées et avaient jeté des pierres sur les agents de la Police aux frontières (PAF)", a déclaré le procureur de Dunkerque Sébastien Piève.
Deux véhicules détruits. L'un des policiers, touché à la tête, s'était vu prescrire une Incapacité temporaire de travail (ITT) d'une journée. Deux véhicules des forces de l'ordre avaient également été "détruits", selon le procureur. Une femme et quatre hommes, qui vivaient dans le camp de réfugiés dit de la "Linière", ont ainsi été condamnés pour "violences volontaires aggravées" et "dégradations aggravées" de 30 à 36 mois de prison ferme, des peines sensiblement proches de celles demandées par le parquet.
Le préfet du Nord, Michel Lalande, et Damien Carême, maire écologiste de Grande-Synthe, avaient exprimé dans un communiqué "leur indignation" face à ces violences. Depuis le début de l'année, plus de 500 trafiquants ont été interpellés sur le littoral de la région Hauts-de-France, et 29 filières démantelées, dénombre la préfecture du Nord.