«Que fait la justice ?», la colère des proches de Lilian Dejean 1:33
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Noémie Loiselle / Crédits : Jean-Marc Barrere / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Alors que de nouvelles violences ont eu lieu dans l'agglomération grenobloise, le principal suspect dans le meurtre de l'agent municipal Lilian Dejean n'a toujours pas été retrouvé. Une situation incompréhensible pour les proches de la victime. 

Dans l'agglomération grenobloise, à Fontaine, une nouvelle fusillade a blessé deux hommes. De nouveaux faits de violence qui interviennent alors qu'une marche blanche s'est tenue en hommage à Lilian Dejean, cet agent à la propreté urbaine, tué par balles dimanche dernier alors qu'il tentait d'empêcher un chauffard de s'enfuir après un accident de la route. Une semaine après les faits, le principal suspect, Abdoul Diallo reste toujours introuvable, difficile à comprendre pour les habitants et les proches du père de famille décédé. 

Colère et désarroi 

"Stop à la tuerie, stop à la violence". Pancarte à la main, Laure, amie de Lilian Dejean, est toujours dans l'incompréhension une semaine après les faits, désarmée face à ces drames qui se répètent. "On ne donne pas les moyens aux forces de l'ordre et l'éducation est abandonnée. Nous sommes tous un peu désœuvrés par rapport à tout ce qui se passe."

Un sentiment d'impuissance, de colère aussi pour Michel, un ami d'enfance. Jugé en août 2023 pour avoir roué de coups un prisonnier, le suspect, au lourd passé judiciaire, avait interdiction de détenir une arme pendant cinq ans. "Que fait la justice quand on voit que la dernière condamnation qu'il a eue, c'était une interdiction de port d'arme ? C'est la question que l'on se pose tous. Comment se fait-il que les armes soient à ce point disponibles ? Tout ce qu'on espère, c'est que la justice passera pour de vrai cette fois", explique-t-il au micro d'Europe 1. 

Des agressions récurrentes

À la propreté urbaine, où travaillait ce père de famille, les agents craignent pour leur sécurité, explique Romain Laurens, collègue de Lilian Dejean. "Il y a des agents qui se font agresser dans les quartiers, c'est arrivé plusieurs fois. On est amené à nettoyer des quartiers, des points de deal. Je le dis à mes agents 'on ne rentre pas dans les conflits, on essaye de s'en aller au maximum'". Depuis le début de l'année, au moins 18 épisodes de violence par arme à feu ont été recensés sur le territoire.