Un TGV Sud-Est sur deux circulera vendredi après un appel à la grève de trois syndicats et l'échec des négociations avec la direction de la SNCF. Environ 50.000 voyageurs sont concernés par ces perturbations et ces suppressions de trains pour les départs en vacances de Noël. Ils sont donc obligés de s'organiser différemment. Europe 1 s'est rendue en gare de Nice pour les rencontrer.
Les Français "pris en otages"
Pour être certains de pouvoir fêter Noël en famille, beaucoup d'usagers de la SNCF ont, quand ils le pouvaient, avancé leur voyage. C'est notamment le cas d'Anna. "Il fallait vraiment que je prenne le train aujourd'hui ou demain. Mais aujourd'hui au moins je suis sûre", se rassure-t-elle. D'autres n'ont pas vu leur programme chamboulé à cause de la grève. "J'avais prévu de partir aujourd'hui et de toute façon je compatis complètement à la grève des cheminots. Je comprends la situation actuelle qui est déplorable dans les services publics", affirme Blandine.
Mais en règle générale, les usagers de la gare de Nice sont agacés par la situation, comme Aline, qui doit prendre un avion à Paris vendredi matin. "J'appréhendais mais tout va coller. Je vais arriver à Paris ce soir comme prévu. Mais je trouve que ça devient vraiment pénible. On ne comprend pas. Je trouve qu'ils ont quand même obtenu certains avantages ces derniers temps et je pense que ça va être très dur parce qu'ils n'ont pas l'air de vouloir plier", constate-t-elle.
Dominique ne comprend pas non plus pourquoi les Français sont à chaque fois, dit-elle, "pris en otage". "La SNCF, ils ne sont quand même pas les plus malheureux dans leur emploi", souffle-t-elle. "Ca fait des années qu'ils mettent les petites gens en difficulté, ceux qui vont travailler en transport. Parce qu'on pense à Noël, mais tout le monde n'est pas en vacances à Noël", soulève-t-elle. Pour l'heure, aucun embouteillage n'est constaté en gare de Nice, mais avec la grève de vendredi, l'ambiance devrait changer sur les quais.
Pas d'augmentation des prix des transports alternatifs
Invité sur Europe Midi jeudi, Yvan Lefranc-Morin, directeur général de FlixBus France, a expliqué avoir observé une hausse du trafic sur son site. "À partir de 14 heures, l'heure à laquelle la grève a été confirmée, on a pu voir une accélération très très forte des réservations et des visites sur notre site, pour tous les départs vendredi et évidemment samedi et dimanche", observe-t-il. Pour autant, l'entreprise n'a pas la possibilité de mettre plus de bus en circulation pour répondre à la demande. "Malheureusement nous n'avons pas cette flexibilité. À 48 heures du départ, c'est très compliqué pour nous de changer notre plan de transport initial", regrette-t-il.
Tous les bus de la compagnie ne sont par ailleurs pas encore pleins, précise Yvan Lefranc-Morin, et certaines personnes impactées par la grève à la SNCF vont pouvoir se rabattre sur cette solution. "On est en train de regarder si l'on peut rajouter des offres pour les week-ends suivants", a-t-il annoncé avant de préciser que les tarifs des bus n'ont pas été augmentés face à la situation. "On n'a jamais touché à notre grille de prix. Le plus cher que vous pourrez payer ce week-end coûte exactement la même chose que si vous aviez regardé la semaine dernière."
FlixBus France s'attend à voir des dizaines de milliers de passagers emprunter ses bus ce week-end. Quant aux prévisions de trafic pour les journées de samedi et dimanche, les deux autres jours visés par ce préavis de grève, elles seront publiées ultérieurement.