Les usagers du train contre-attaquent. La plupart de ceux qui viennent de province ou de banlieue et font l’aller-retour à Paris tous les jours, sont excédés. Depuis le début de la grève, il est très compliqué pour eux de venir travailler. Une trentaine d’associations a donc lancé une pétition il y a dix jours pour demander le remboursement intégral de leur abonnement de train. Ils étaient presque 45.000 à l'avoir signée mercredi soir.
Des frais supplémentaires. Les trente associations à l’initiative de la pétition ont reçu des milliers de mails, appels et tweets de voyageurs désemparés. En cause ? L'impossibilité de réserver son train, des horaires incompatibles avec une journée de travail, et, surtout, des difficultés chaque jour renouvelées. Arnaud Bertrand, président de l’association Plus de Trains, constate qu’en Île-de-France, ses membres ont dû payer environ 50 euros de plus par mois, sans compter les 75 euros du pass Navigo : ils doivent prendre leur voiture d'où "des frais d'essence, des frais de parking", explique-t-il. "C'est aussi la nounou qui reste plus longtemps, à qui l'on demande d'arrive plus tôt, donc évidemment, il faut la payer une ou deux heures de plus". Sans oublier, souligne-t-il, les fois où "il faut prendre un taxi et là, bonjour la facture !"
"Les dindons de la farce". Pour ceux qui habitent par exemple au Mans, à Tours ou à Agen, la grève c’est aussi des jours de RTT, la course pour attraper le seul train de la soirée, et des chambres d’hôtel réservées. Tout ça s'ajoute au sentiment d’être ignoré par la SNCF, s’insurge Antoine Pavamani, président de l'association La vignette du respect : "On est les bons élèves développement durable, et on a un peu l'impression d'être les dindons de la farce, les grands oubliés. Le débat qui a cours sur le transport ferroviaire passe à côté de l'essentiel, c'est-à-dire comment les usagers peuvent bénéficier d'un service de qualité."
Et preuve de ce silence pour ces collectifs, malgré des demandes répétées, la SNCF refuse pour l'heure de rembourser les abonnements, et n’a pas proposé de rencontrer ces voyageurs en colère.