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A.H. , modifié à
Le secrétaire général Unsa-Ferroviaire, deuxième syndicat de la SNCF, appelle le gouvernement à entamer de réelles négociations avec les cheminots pour sortir du conflit.
INTERVIEW

Comme l'avait anticipé la SNCF, le trafic a été "très perturbé" mardi, premier jour d'une grève perlée qui s'annonce longue. Du côté des syndicats, on se félicite de ce premier épisode de protestation contre la réforme du rail. "C'est un bon bilan. La mobilisation a été très très forte", a constaté Roger Dillenseger, secrétaire général Unsa-Ferroviaire, interrogé par Patrick Cohen dans la Matinale d'Europe 1.

"Trouver de vraies solutions". Mercredi, la grève a repris, avec des perturbations très fortes annoncées en gares. La direction prévoit un TGV sur sept et un train régional sur cinq en moyenne. Pour autant, Roger Dillenseger l'assure : "Faire grève et créer de la gêne pour les usagers, ce n'est pas notre objectif. L'objectif est de sortir du conflit et de se mettre enfin à négocier pour trouver de vraies solutions."

"Des garanties sociales fortes". Dans le studio d'Europe 1, Jean-Baptiste Djebbari, député LREM de Haute-Vienne et rapporteur de la réforme ferroviaire à l'Assemblée, faisait face au syndicaliste. "Nous allons continuer à discuter toute la semaine sur le statut de la SNCF, avec l'entreprise et évidemment les syndicats. Mardi soir, nous sommes entrés au cœur du débat parlementaire sur la mise en concurrence. (…) On a déjà pris un certain nombre de dispositions de garanties sociales fortes", a-t-il garanti.

Les syndicats peu confiants. Si le secrétaire général de l'Unsa-Ferroviaire escompte trouver des points de convergence avec le gouvernement - "C'est l'espoir que tout le monde porte" - il n'en demeure pas moins sceptique quant aux objectifs réels du gouvernement, notamment sur le statut des cheminots. "Il y a des engagements qui ont été pris en 2014 (lors du vaste mouvement de contestation sur le projet de réforme ferroviaire du gouvernement de l'époque, ndlr) sur la dette et les aspects sociaux, qui n'ont pas été respectés. Aujourd'hui, la confiance n'est pas dans le camp de l'Unsa-ferroviaire", s'agace Roger Dillenseger.

Un début d'entente ? Les deux camps sont-ils pour autant irréconciliables ? Pour Roger Dillenseger, le sujet primordial de ce mouvement est "le réagencement du calendrier". "Aujourd'hui, on évoque la fin du recrutement au statut, alors que la convention collective du système ferroviaire est en pleins travaux", explique-t-il, avant d'appeler à respecter ce temps de réflexion. Sur ce point, Jean-Baptiste Djebbari "partage l'objectif". "Le point de jointure, c'est probablement celui dans lequel l’arrêt au statut est remplacé par une convention collective de haut niveau", soutient-il. 

>> Regardez le débat en intégralité ci-dessous :