Près de sept millions de visiteurs par an, mais aucun depuis lundi. En raison d'une grève des syndicats dénonçant une mauvaise gestion financière de la part de la mairie, la Tour Eiffel est restée fermée ce jeudi pour le cinquième jour consécutif. Au pied du monument emblématique de la capitale tricolore, les touristes ont dû faire avec.
À l'image de Mehdi et de son épouse, parapluie dans une main, appareil photo dans l'autre. Ils devront se contenter d'un simple cliché de la tour, vue d'en bas. Le jeune homme se veut toutefois compréhensif. "C'est vraiment dommage, mais je préfère ne pas monter et que, derrière, il y ait des personnes qui se mobilisent pour la survie de la Tour Eiffel".
Des coûts d'entretien faramineux
Les grévistes sont globalement soutenus par les touristes, y compris par ceux venus de très loin. Kathleen a traversé l'Atlantique depuis Atlanta, aux États-Unis, pour voir la Dame de fer. "Je suis triste parce que je voulais monter, mais je comprends. Ce sera pour la prochaine fois, ce n'est pas grave".
Les salariés dénoncent l'augmentation de la redevance versée par la Tour Eiffel à la Ville de Paris. "En 2023, on était à 8 millions d'euros par an. Cette année, on est à 16 millions et les prochaines années, ce sera 50 millions par an. Sur un chiffre d'affaires qui peut se situer entre 100 et 120 millions d'euros par an, pour la Tour Eiffel, c'est intenable", explique Mathieu Reynier, représentant syndical de la CGT Tour Eiffel. Autant de fonds qui ne serviront pas à l'entretien du monument rongé par la rouille. Le montant des derniers travaux de peinture de la tour s'élèvent, à eux seuls, à plus de 35 millions d'euros.