Près d'un tiers des vols de la branche française de Transavia sont annulés vendredi et samedi, et un quart dimanche, en raison d'une grève pour les salaires, à l'appel d'un syndicat d'hôtesses et stewards, a indiqué la compagnie low-cost. "Transavia France prévoit d'opérer 70% de ses capacités sur les deux prochains jours et 75% dimanche", a indiqué un porte-parole. Entre 250 et 265 vols par jour étaient initialement prévus tout au long du week-end. Le mouvement social, à l'appel du syndicat minoritaire SNPNC, a démarré jeudi et doit se terminer dimanche soir.
Plusieurs propositions rejetées
L'exaspération des clients dont le vol est annulé était palpable sur les réseaux sociaux, évoquant des réservations d'hôtels perdues et des vacances gâchées, pourtant si attendues après les deux années de pandémie. La PDG de Transavia France, Nathalie Stubler, a écrit une lettre aux clients de la compagnie pour présenter ses excuses. "Nous savons combien l'annulation d'un vol perturbe les projets et peut remettre en cause un séjour particulièrement attendu", a-t-elle reconnu. "Actuellement, nous ne sommes pas à la hauteur de notre promesse et nous le regrettons", a déploré Nathalie Stubler.
Le SNPNC rejette un accord signé récemment par les trois autres organisations syndicales affiliées aux personnels navigants commerciaux (PNC) dont la CGT, seul syndicat représentatif. Cet accord prévoit une "amélioration des conditions de travail sur les rotations fatigantes et des mesures exceptionnelles de pouvoir d'achat", a affirmé un porte-parole de la filiale d'Air France-KLM, qui dit compter environ 1.400 PNC.
La prime satisfaction client est ainsi passée de 500 à 1.000 euros annuels, et la prime transport tout comme la prime pouvoir d'achat ont été augmentées, ce qui équivaut à une "augmentation de 5% environ pour les bas salaires", selon la direction. Un calendrier de discussions a aussi été arrêté et des réunions programmées pour assurer un "suivi des rotations dites fatigantes", selon la compagnie.
Une augmentation de salaires immédiate réclamée
Le SNPNC réclame lui une augmentation générale et pérenne des salaires dès maintenant, ce que l'entreprise refuse de négocier avant début 2023, car elle se dit contrainte par les prêts garantis par l'État (PGE). "La direction fait toujours la sourde oreille", a regretté le délégué syndical du SNPNC, Nicolas Bessalam. "Ils pensaient qu'on était un syndicat minoritaire sans impact mais ils sont en train de se rendre compte qu'on est certes minoritaire sur le papier, mais qu'on a plus de 300 PNC en grève sur les 700 titulaires", a-t-il insisté, rappelant que la moitié des effectifs n'était pas en CDI.
De nouveaux week-ends de grève sont à prévoir tout au long de l'été si la direction ne les entend pas, a prévenu M. Bessalam. Le préavis court du 4 juillet au 15 septembre.