24e jour de grève à la SNCF contre la réforme des retraites, avec en moyenne 6 TGV sur 10 prévus jusqu’à dimanche. Fabien Villedieu, délégué SUD-Rail et conducteur sur la ligne D du RER, en grève depuis le 5 décembre, ne prévoit pas d'amélioration immédiate du trafic. "Je pense qu'au moins jusqu'au jour de l'an, on va rester dans une situation comme ça. Après, ce seront les assemblées générales qui décideront de la continuité ou pas du mouvement", explique-t-il au micro d'Europe 1.
Cette grève "qui se maintient au delà des espérances" va continuer "jusqu'à ce qu'on gagne". "Quand je suis parti en grève reconductible le 5 décembre, je pensais pas du tout être encore en grève le 27 décembre !", s'étonne-t-il. Il n'exclut toutefois pas une amélioration du trafic avant le 7 janvier, date des discussions entre gouvernement et partenaires sociaux.
"Peut-être que le choix, c'est le pourrissement"
Pour Fabien Villedieu, cette grève est "un peu bizarre" car elle tient "même si les chiffres peuvent se tasser". "On nous dit 'il y a urgence à sortir de cette situation', et notre ministre de tutelle part en vacances. Très bien pour elle mais quand on est ministre, on a quand même un certain nombre de responsabilités", fait-il remarquer. Il ajoute : "Ou alors c'est un choix stratégique et peut-être que le choix, c'est le pourrissement."
A la SNCF, 46% des conducteurs sont encore en grève contre 86% le 5 décembre. "On nous annonce moins de grévistes mais moins de trains donc le pourrissement est pour tout le monde : les grévistes mais aussi les voyageurs", note le délégué SUD-rail. Il regrette que "le gouvernement assume le fait de pourrir la vie des voyageurs pendant les fêtes au lieu de trouver des solutions".