Ce lundi matin, les Parisiens ont pu retrouver des tonnes de sacs-poubelles non ramassés par les éboueurs, qui en sont à leur septième jour de grève contre la réforme des retraites. Dimanche, près de 5.000 tonnes de déchets étaient amassées dans les rues de Paris et de quelques banlieues. Dans le 16e arrondissement de Paris, les clients des restaurants sont avant-tout accueillis par un amoncellement de sacs-poubelles noirs, de quoi avoir l'appétit coupé, comme le craint le patron d'un établissement.
"Tout est plein à ras bord, ça déborde et du coup ça pose la question des mauvaises odeurs, de l'hygiène. On a des clients qui viennent et qui commencent à nous parler de nuisibles comme des rats. Donc pour un restaurant, ça fait une mauvaise image.", admet Etienne, qui craint de voir sa clientèle s'amoindrir, un sentiment partagé par de nombreux restaurateurs.
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"C'est sale, ça attire les rats, les cafards"
Quant aux particuliers, il devient compliqué de se déplacer pour accéder à leur résidence. Lise, une habitante du quartier, décrit avec la situation agacement : "Je suis en train de dégager le passage parce qu'il y a des poussettes dans le quartier. Il y a des personnes qui sont en fauteuil roulant et en fait, ça les empêche de pouvoir passer. C'est sale, ça attire les rats, les cafards."
Mais malgré les crispations, certains riverains, comme Dominique, font preuve de solidarité et de compréhension avec les éboueurs en grève. "C'est sûr que ce n'est pas très joli de voir des amoncellements d'ordures partout dans Paris. Mais enfin, je pense que la grève des personnels est justifiée. Moi, je trouve ça plutôt pas mal que les éboueurs [soient en grève], c'est tout de suite visible, ça pose tout de suite un problème.", concède le Parisien, au bord d'une terrasse.
Cette grève des déchets et le blocage de trois incinérateurs en région parisienne ont été votés pour une extension jusqu'à mercredi au moins, une journée qui sera surtout marquée par une grève et mobilisation générale.