Le téléphone sonne. "Le Samu de Seine-et-Marne, bonjour", lance une standardiste dans le centre d'appel de Melun. "Je vois avec le médecin, ne raccrochez pas madame", poursuit-elle. Dans ce centre, depuis le début de la grève des médecins libéraux, les coups de fil n'en finissent plus. "Tous les appels sont pris en charge par des assistants de régulation médicale", explique le docteur Nicolas Briole, responsable du Samu, au micro d'Europe 1.
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Celui-ci indique qu'il y a normalement huit assistants en journée, et que leur nombre est passé à 14 en raison de la grève, et aussi de la triple épidémie. "En termes de coups de téléphone, ça fait plus de dix jours que l'on dépasse les 2.000 appels par jour, voire 2.500", estime-t-il.
Un dispositif similaire à celui de la première vague de Covid
Pour tenter de répondre à tous ces coups de fil, Nicolas Briole affirme que le Samu de Melun "a mis en place les mêmes systèmes qu'à l'époque de la première vague de Covid-19, c'est-à-dire une salle de débordement". Dans celle-ci, le centre a mobilisé "des étudiants infirmiers et des étudiants en médecine, des externes, qui viennent avec une formation pour permettre de décrocher les appels, et également des internes en médecine qui travaillent chez nous et qui font du rappel", détaille le docteur.
Du rappel, "c'est-à-dire pour les appels triés qui sont les moins graves et qui peuvent attendre, on propose aux gens de les rappeler dans les deux heures. Cela nous fait baisser un peu la pression des appels, et donc pouvoir essayer de répondre au plus de patients possible".
"Ça sonne tout le temps !"
Parmi les internes en médecine qui répondent présent, Europe 1 croise Jean-Vincent qui en dit plus sur ces nombreux coups de fil. "Cela va être des gens de tout âge qui appellent parce qu'ils ont de la fièvre qui ne passe pas depuis deux, trois, sept jours. Ils me disent qu'ils ont essayé d'appeler leur médecin traitant, qu'ils sont, soit absents, soit actuellement en grève ou totalement sous l'eau par leur patientèle habituelle", raconte le jeune interne.
Jean-Vincent répond à un appel téléphonique. "C'est de la fièvre ? Il faut qu'elle consulte", dit-il à un patient au bout du fil. "C'est pour refaire un point dans deux jours. Je ne sais pas si votre médecin traitant est disponible ou pas... Ah oui, il est en grève, forcément. Si besoin, vous nous rappelez s'il y a de nouveaux symptômes, d'accord ?", conclut l'interne en médecine. "Ça sonne tout le temps !", soupire un de ses collègues. "C'est normal !", sourit Jean-Vincent, prêt à répondre à un autre futur patient.