Un arrêté permettant aux transporteurs d'hydrocarbures de déroger temporairement aux règles en matière de temps de conduite et de repos afin de faciliter l'approvisionnement en carburant a été publié samedi au Journal Officiel, à deux jours d'une grève des routiers.
"Un cas d'urgence." Ce texte, daté du 22 septembre, est justifié par le fait que "l'approvisionnement en carburants est perturbé dans le cadre d'un mouvement social affectant plusieurs régions". "Cette situation constitue un cas d'urgence, justifiant la mise en oeuvre d'une dérogation temporaire aux règles en matière de temps de conduite et de repos des conducteurs", ajoute la ministre des Transports Elisabeth Borne dans cet arrêté. Il permet, pour les conducteurs d'entreprises assurant le transport routier d'hydrocarbures, un dépassement de la durée de conduite journalière de deux heures maximum.
Des blocages de dépôts de carburants attendus. Les routiers CGT et FO lancent, lundi à l'aube, un mouvement reconductible contre la réforme du code du travail, sur fond de revendications catégorielles. Depuis mercredi et l'échec des discussions avec le gouvernement, les syndicats CGT et Force ouvrière du transport routier réunissent leurs troupes pour définir les modalités de la grève. Les organisateurs promettent de multiplier blocages et rassemblements sur des lieux stratégiques, notamment autour des bases logistiques et dépôts de carburants.
Entrée en vigueur immédiate. Un décret du Premier ministre également publié samedi au Journal Officiel précise que l'arrêté de la ministre des Transport entre en vigueur immédiatement. En mai 2016, à l'approche de l'Euro de football, les routiers avaient obtenu que le projet de loi travail défendu par Myriam El Khomri ne modifie pas leur régime dérogatoire sur les heures supplémentaires. En mai dernier, la fédération CGT des transports avait de nouveau bloqué des dépôts de carburants dans le cadre d'un conflit portant sur la spécificité du transport de matières dangereuses et l'amélioration des conditions de travail.