En juin dernier, la mobilisation des taxis avait dégénéré. Voitures retournées, clients agressés et tensions généralisées avaient marqué l'opinion publique. Sept mois plus tard, alors que les taxis appellent de nouveau à manifester mardi, plusieurs compagnies de Véhicules de Transport avec Chauffeur (VTC) ont tenu à avertir leurs clients. Pour mieux les protéger.
Un mail pour mieux prévenir. "Une manifestation des taxis aura lieu demain (mardi). Cette grève risque d'être fortement suivie et très dure". Ce communiqué n'émane pas d'un syndicat de taxi mais bien d'une entreprise de (VTC), en l'occurrence Allocab. Un mail pour prévenir ses usagers… et aussi pour faire passer un message politique. "L’objectif de cette manifestation des taxis est simple : faire pression sur le gouvernement pour rendre encore plus difficile l’accès à la profession de chauffeur VTC afin de limiter la concurrence, alors que le secteur est en plein essor", explique Allocab à ses usagers. "Cela signerait la fin des applications comme Allocab. (…) Ces nouvelles restrictions seraient aussi mauvaises pour l’emploi : 50.000 femmes et hommes ont entamé les démarches pour devenir chauffeur VTC".
Pas de costume ni de place arrière. Les images de la manifestation qui avait dégénéré en juin dernier (voir ci-dessus) sont encore dans toutes les têtes. Pour cette raison, Uber prévient, lui aussi, ses usagers dans un mail où il leur recommande "d'éviter les lieux de tensions comme les aéroports". Dans son mail, Allocab demande aussi à ses utilisateurs d'anticiper davantage. "Nous vous recommandons de réserver votre chauffeur Allocab la veille pour le lendemain et de prévoir une heure de marge supplémentaire pour vos transferts aéroports et gares", anticipe la société qui précise que mardi, le chauffeur pourrait ne pas être vêtu d'un costume. Le chauffeur vous demandera aussi de monter à l'avant du véhicule.
Et une lettre pour défendre une cause. Dans son mail intitulé "Manifestations des taxis : la fin des applis ?", le géant Uber propose à ses clients de "faire bouger les choses" en signant une lettre à l'intention du président de la République et du Premier ministre.
Un message de fermeté du préfet avant la mobilisation. Lundi après-midi, le préfet de police de Paris Michel Cabot a lancé "un appel assez ferme" aux taxis "à ne faire en aucun cas" montre de "violence" lors de la mobilisation prévue mardi. Et de préciser : les chauffeurs de taxis doivent exprimer "leur détresse, leurs revendications", dans "le respect des autres usagers, sans violence et dans le respect de la loi".