La grève dans les écoles maternelles et élémentaires s'annonce particulièrement suivie mardi, journée de mobilisation interprofessionnelle à l'appel de plusieurs syndicats, avec quatre enseignants sur dix ayant indiqué qu'ils ne feraient pas classe, selon le principal syndicat du primaire.
"Contre l'orientation de la politique éducative". Les professeurs des écoles doivent annoncer à l'avance s'ils comptent participer, ou pas, à un appel à la grève. Les réponses compilées par les antennes départementales du SNUipp-FSU (Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC, affilié à la Fédération syndicale unitaire), premier syndicat dans le primaire, indiquent que quatre enseignants sur dix entendent se mettre en grève mardi. Les enseignants "se sont saisis de cette journée pour protester contre l'orientation de la politique éducative", indique Francette Popineau, secrétaire générale du syndicat.
Non à la #loiBlanquer, oui à un autre projet pour l'#école#EnGrèveLe19#ToutesEtTousEnsembleLe30pic.twitter.com/g2M2XZwdam
— SNUipp-FSU (@leSNUtwitte) 17 mars 2019
Quid des moyens supplémentaires ? Le projet de loi "sur l'école de la confiance", voté en février à l'Assemblée nationale, ne donne aucun moyen supplémentaire, "sauf aux écoles privées", ajoute-t-elle. Dans le cadre de cette loi, l'instruction obligatoire démarre à trois ans, et non plus à six, et engendre en effet des dépenses nouvelles pour les communes, en direction des maternelles privées, et aux dépens des écoles publiques, assurent ses opposants. La quasi-totalité des enfants de 3 à 6 ans qui ne sont pas scolarisés résident dans les départements et régions d'Outre-mer, rappelle la responsable syndicale. Mais aucun effort financier n'a été fait dans leur direction, ajoute-t-elle.
Blanquer "refuse d'écouter". Autre grief des professeurs du primaire : le "recadrage, avec menaces de sanctions", envoyé par le ministère de l'Éducation nationale début mars aux recteurs, qui vise les enseignants refusant de faire passer les évaluations de CP et CE1 à leurs élèves, ajoute Francette Popineau. Ces évaluations, sous leur forme actuelle, sont vertement critiquées par des enseignants, y compris certains favorables à ce type de dispositif, mais le ministre "avance seul" et "refuse d'écouter", déplore Francette Popineau.
L'ampleur du mouvement dans le secondaire était en revanche difficile à estimer lundi, les professeurs des collèges et lycées n'ayant pas l'obligation de se déclarer à l'avance.