La première salve de la grève à la SNCF s’est terminée mercredi soir. Mais il ne s’agit que d’un début puisque le mouvement doit s’étendre en pointillés jusqu’à la fin-juin, avec en moyenne deux jours de grève sur cinq, soit encore 34 jours de blocage. Pour ce tour de chauffe, la mobilisation a été plutôt forte, à en juger par le nombre de trains annulés.
Jeudi matin, malgré la reprise du travail de la quasi-totalité des cheminots, le trafic était encore marqué par quelques perturbations. La direction du réseau ferré a promis un "retour progressif à la normale pour la journée ", sur son compte Twitter. "Il se peut qu’il y ait quelques dysfonctionnement liés à la reprise, mais en réalité, le plan de transport tel qu’il a été mis en place à 17 heures la veille, sera tenu", a assuré Mathias Vicherat, le directeur général adjoint de la SNCF. Europe 1 fait le point sur la situation :
En régions : un trafic encore aléatoire
Trois TER sur quatre en moyenne. Concernant les TER, malgré des situations diverses en fonction des régions, les usagers pourront compter sur trois trains régionaux sur quatre.
Grève nationale | Point Infotrafic #SNCF du jeudi 5 avril pic.twitter.com/TmDDHcNINQ
— SNCF (@SNCF) 4 avril 2018
Fortes perturbations dans l'Ouest. Le trafic des trains Intercité est en revanche toujours perturbé, notamment entre Paris et la Normandie, avec en moyenne trois trains sur cinq. Un train sur deux roulera entre Paris, Rouen et Le Havre, tandis que seulement un sur cinq sera assuré entre Paris et Granville. Quant à l'axe Paris-Caen-Cherbourg, seuls deux trains sur cinq seront assurés. Enfin, tous les trajets directs entre Caen et Le Mans sont suspendus.
De nombreux trains supprimés en Auvergne-Rhône-Alpes. La situation est toujours noire en Auvergne-Rhône-Alpes, avec en moyenne un TER sur deux de supprimé. Certaines lignes sont quasiment à l’arrêt. Il n’y aura, par exemple, qu’un seul Lyon-Clermont-Ferrand dans la journée, à 17h29. Et pour faire le trajet inverse, il faudra attendre vendredi, à 6 heures. Comptez deux trains seulement entre Valence-ville et Grenoble, contre onze habituellement. Le premier départ est à 10h11, pour le deuxième, il faudra attendre 17h04.
En revanche du côté de Toulouse, la situation s'améliorera nettement avec cinq Intercités sur six. Vous pouvez retrouvez la liste des trains disponibles sur le site de la SNCF.
En Île-de-France : quelques perturbations
Trafic presque normal sur les RER. Quant aux Transilien, trois trains sur quatre rouleront, en moyenne. Le trafic sera même normal sur les RER A et B. Le trafic du RER C sera encore un peu perturbé avec trois trains sur cinq. Sur la ligne D en revanche, deux trains sur trois seront en circulation tandis qu'un train sur deux sera assuré sur le RER E. Deux trains sur trois rouleront sur les lignes H, J, K et L du Transilien et les usagers pourront compter sur trois trains sur quatre sur la ligne P. Quant aux lignes N, R et U le trafic sera normal tout comme sur les lignes T4 et T11 du tramway.
Grande lignes : une circulation quasi-normale
Presque tous les TGV assurés. La plupart des lignes de TGV seront revenues à la normale jeudi. Ce sera le cas sur les axes Est, Nord et Sud-Est. Le trafic de l'axe Atlantique sera "quasi-normal", selon la SNCF. Enfin deux trains OUIGO sur cinq seront assurés.
Le trafic international assuré. Quant aux trains internationaux (Thalys, Eurostar, Lyria et France-Allemagne), le trafic sera "légèrement perturbé".
Qu'en est-il de la mobilisation ?
Une mobilisation en baisse. Mercredi, le taux de grévistes était établi à 29,7% "en milieu de matinée", après 33,9% la veille, a annoncé la direction dans un communiqué. Certains rares cheminots ont choisi de continuer la grève jeudi, individuellement et à l’encontre du vote de leurs collègues en assemblées générales. Le syndicat SUD Rail a notamment déposé un préavis reconductible tous les jours. "Pour le moment, je ne me sens pas de reprendre le boulot. Il a un préavis qui a été mis à disposition par SUD Rail pour les agents qui, comme moi, sont un peu trop énervés pour reprendre le travail et assurer un service de qualité auquel auraient droit les clients. Je ne suis pas en état de le faire, ça n’est pas envisageable", explique ainsi auprès d'Europe 1 Reynald Spitanik, un contrôleur à la Gare de Lyon.
Egalement interrogé par Europe 1, Béranger Cernon, secrétaire général de la CGT cheminots de Paris Gare de Lyon, assure que ce n’est pas de la faute de ses collègues s’il y a encore des perturbations jeudi matin. "Ce n’est pas le nombre de grévistes qui fera que l’on n’a pas un service normal. C’est la désorganisation de la production au quotidien, parce que l’entreprise ne met plus des bonhommes là où il faut, qui fera qu’il y aura des difficultés pour reprendre une circulation normale", veut-il défendre. Une reprise progressive donc, et un répit de courte durée avant que la grève ne reprenne samedi soir ou dimanche matin.