Les voyageurs dont les trains ne sont pas annulés, ou qui souhaitent emprunter les rares transports en commun qui se déplaceront lundi, courent-ils un risque ? La question se pose, dimanche soir, à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites. La SNCF appelle les voyageurs à rester chez eux ou à trouver une solution alternative, tandis que les syndicats accusent leur direction de ne pas respecter les règles de sécurité. Europe 1 fait le point.
"Cela pourrait présenter un danger"
"Le niveau du service lundi ne permettra pas de transporter tout le monde", a indiqué le directeur de la salle de crise au siège de la SNCF, Claude Solard, dimanche sur Europe 1. Les usagers avaient en effet anticipé les perturbations de jeudi et vendredi. Mais lundi, le groupe craint que davantage de voyageurs tentent d'emprunter les trains. "Nous devons informer les Franciliens que la situation de lundi en matière d'offre de services ne sera pas vraiment supérieure", souligne le responsable. Lundi, la SNCF anticipe 1 TGV et un Transilien sur 5.
La SNCF redoute qu'une trop grande affluence combinée à une absence de trains présente un risque en matière de sécurité. Les voyageurs sont invités à ne pas venir grossir les foules, "pour éviter de la bousculade dans les grandes gares", prévient Claude Solard. "Cela pourrait présenter un danger si nous n'arrivons pas à maîtriser cette affluence", poursuit-il, craignant "des effets de foule dans les escaliers, des chutes...". Et de conclure : "cela ne sert à rien que les usagers se précipitent dans le cas où il n'y aurait pas d'offre."
"La sécurité est une priorité", assure la SNCF
De leur côté, les syndicats CGT, Unsa et SUD ont dénoncé dimanche une "tentative" de la direction "de s'affranchir" des règles sécurité. "Pour permettre une reprise des circulations la plus rapide possible, et minimiser l'impact de la grève, la direction de la SNCF tente de s'affranchir de la réglementation en matière de sécurité des trains", accusent les syndicats dans un communiqué. "C'est bien évidemment faux", a affirmé de son côté la direction. "À tout instant, la sécurité est une priorité" pour le groupe, souligne ce dernier dans cette mise au point.
Selon les trois premiers syndicats représentatifs de la SNCF, "la direction s'apprête à alléger les procédures garantissant le fonctionnement des 'installations de signalisation et de passage à niveau après une interruption du trafic de longue durée'". Normalement, expliquent-ils, quand les trains n'ont pas circulé pendant trois jours consécutifs, des installations "nécessitent des mesures de sécurité supplémentaires du fait de la couche de rouille qui peut se former sur les rails par exemple". Or, ajoutent-ils, "la direction compte accorder une dérogation temporaire à cette règle du 5 au 31 décembre en espaçant ces mesures jusqu'à 140 heures, presque 6 jours".
Selon la direction, cette dérogation "n'est pas nouvelle et n'est d'aucune manière liée à la grève". "Validée par les autorités de sécurité", elle "se fait en toute sécurité", ajoute le groupe.