La grève contre la réforme des retraites, qui perturbe fortement le trafic ferroviaire depuis le 5 décembre, a occasionné un manque à gagner de plus de 600 millions d'euros à la SNCF, a indiqué son patron Jean-Pierre Farandou dans ses vœux aux cheminots lundi. "Nous avons perdu près de 600 millions d'euros, sans compter les dédommagements pour les voyageurs de la vie quotidienne et les chargeurs qui vont quitter le ferroviaire pour repasser à la route", a déclaré Jean-Pierre Farandou dans une vidéo diffusée en interne.
La SNCF estime généralement à 20 millions par jour le manque à gagner pendant les grèves, les pertes commerciales étant loin d'être compensées par les économies en salaires, en électricité et en carburant. S'ajoutent les compensations qu'elle devra verser aux voyageurs et aux régions qui subventionnent les transports locaux --qu'il est difficile de quantifier à l'avance-- et les coûts engendrés par la recherche de transports de substitution.
La grève perlée de 2018 avait coûté 890 millions d'euros
A titre d'exemple, la grève par épisodes contre la réforme ferroviaire, deux jours sur cinq du 3 avril au 28 juin 2018, avait coûté environ 890 millions d'euros de manque à gagner de chiffre d'affaires et amputé de 790 millions la marge opérationnelle. Le chiffre d'affaires du groupe ferroviaire avait du coup reculé de 0,1% en 2018, à 33,3 milliards d'euros, alors qu'il aurait progressé de 3,9% sans le conflit social selon les calculs de la direction. "Les comptes 2019 seront fortement impactés", d'autant plus "qu'on n'est pas encore au bout du décompte des conséquences économiques", avait prévenu Jean-Pierre Farandou dans un entretien au Monde le 24 décembre.
A la RATP, elle aussi durement touchée par la grève depuis le 5 décembre, le manque à gagner est pour l'instant estimé à "au moins 100 millions d'euros" selon un porte-parole. Un calcul pour l'instant purement mécanique au 33ème jour du mouvement, la grève coûtant "au moins 3 millions par jour", a-t-il noté.