Gueule de bois, mélanges... Avant le Nouvel An, attention aux idées reçues autour de la consommation d'alcool
La fin de l'année, avec ses différents repas de fête, est plus propice à la consommation d'alcool. Si elle a diminué en France depuis quelques années, elle n'en reste pas moins très présente durant les fêtes. Dangerosité, mélanges, gueule de bois... Europe 1 fait le point avant la Saint-Sylvestre.
A l'heure des fêtes, les apéros s'enchainent. Mais on ne le dira jamais assez, l'abus d'alcool est dangereux pour la santé ! Et ce n'est pas une phrase en l'air : 41.000 décès sont attribuables à l’alcool par an, dont 30.000 chez les hommes et 11 000 chez les femmes, selon la dernière enquête de Santé publique France.
Et même si la consommation par personne a tendance à baisser en France depuis plusieurs années, elle n'en reste pas moins élevée durant les fêtes de fin d'année. Certaines idées reçues sont d'ailleurs tenaces, comme celle de ne pas mélanger les alcools pour "tenir plus longtemps" et éviter les lendemains difficiles. Mais ce n'est pas le cas, rappellent les professionnels de santé. Seul une maitrise du taux d'alcoolémie est efficace.
Une question de taux d'alcoolémie
Pour Michel Lejoyeux, professeur de psychiatrie et d'addictologie à l'université Denis-Diderot, si quelques-uns d'entre nous tolèrent moins bien certains alcools que d'autres, passer d'une boisson à une autre au cours d'une soirée n'a qu'un impact "marginal". "On peut voir un petit effet, mais il ne faudrait pas que l'arbre cache la forêt. Ce qui joue sur l'état du buveur le lendemain reste le niveau d'alcoolémie", insiste-t-il auprès du magazine Madame Figaro.
Deux verres de whisky sont donc tout aussi dangereux qu'un verre de whisky et plusieurs verres de vins. Aussi, tous les alcools font monter le taux d’alcool à la même vitesse, seul dépend la quantité ingérée, rappelle le site de la sécurité routière. Pour rappel, 25 cl de bière "standard" équivaut à 12,5 cl de vin, qui équivaut à 3 cl d'alcool distillé à 40°, comme le whisky ou le gin. Toutes ces quantités représentent 10 g d’alcool pur.
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Attention à l'effet "open bar"
Alors comment se fait-il que les buveurs ressentent le lendemain des effets indésirables plus prononcés lorsqu'ils mélangent différents alcools ? Le professeur Michel Lejoyeux a son hypothèse : "Le passage d'un alcool à l'autre crée une sorte d'amnésie rétroactive qui fait qu'après le champagne, on va prendre du vin, puis autre chose, etc. Le problème réside dans la perte de maîtrise. Dès qu'il y a diversité des boissons, on est dans l'open bar", complète-t-il.
Un "effet open bar" qui de surcroît tromperait le cerveau, puisqu'on change de goût dans le verre. Les fêtards se prêteraient plus facilement au jeu de la dégustation et ingéreraient donc plus d'alcools en multipliant les verres.