C'est toujours le blocage dimanche matin en Guyane. Rien n'est réglé, malgré le milliard d'euros mis sur la table samedi par le gouvernement. Les propositions, qui portent sur la sécurité, la santé et l'Education, ont été jugées insuffisantes par le Collectif qui mène la mobilisation.
Le ministre de l'Intérieur, Matthias Fekl, est reparti pour Paris, laissant sa collègue des Outre-Mer seule sur place. Les négociations, qui ont repris samedi soir, sont toujours en cours à la préfecture de Cayenne, où des centaines de manifestants sont rassemblés pour soutenir le Collectif.
"Fin de non recevoir". "Les négociations ne sont pas encore finies et le ministre de l'Intérieur, qui est concerné par la sécurité du territoire et des habitants, s'en va. Forcément, on peut considérer ça comme une fin de non recevoir", juge au Micro d'Europe1 Léandre, de l'Union des travailleurs guyanais. Il regrette que le ministre de l'Intérieur ne soit plus là car cela "peut mettre le feu aux poudres, le peuple va considérer qu'il n'a pas été écouté. Plus on va s'installer dans le temps et plus on ne va pas trouver de sortie immédiate du conflit, forcément les esprits fatigués seront susceptibles", estime-t-il.
Ne pas céder aux "provocations". "Nous n'allons pas céder à ce genre de provocations, vous le voyez bien autour de vous, nous sommes dans une ambiance bon enfant, tout le monde a répondu présent pour que la population soit massée un maximum mais pas du tout pour des débordements, au contraire pour un mouvement groupé et ordonné.", conclut-il.
Statut particulier. Le collectif "Pou La Gwiyann dékolé", qui regroupe l'ensemble des mouvements protestataires, "demande au président de la République et au gouvernement d'entamer les discussions avec la société guyanaise afin d'ouvrir un débat clair, transparent, visant à doter notre pays, trop éloigné des centres de décisions hexagonaux, d'un statut particulier pour la Guyane", a déclaré samedi Davy Rimane, membre de la délégation qui mène les négociations.