Paradoxalement, la délinquance est en baisse en Guyane depuis dix jours alors que le département d’outre-mer traverse une grave crise sociale. "Les braquages sont nettement moins fréquents depuis une dizaine de jours, c’est une réalité", a confié Eric Vaillant, le procureur de la République de Cayenne, à l’AFP, confirmant une information du site Guyaweb. "Il y a moins de gardes à vue car il y a moins de faits. Mais aussi parce que les forces de l’ordre sont mobilisées par le conflit social et certaines auditions ont été reportées", poursuit-il.
La marche du mardi 28 mars, à laquelle plus de 10.000 personnes ont participé d’après la préfecture, s’est déroulée sans incidents, contrairement aux défilés du carnaval, de bien moindre ampleur, qui sont le théâtre de dérapages violents.
"Les 500 frères jouent leur rôle." Du côté de la gendarmerie, on explique que "c’est probablement parce que les délinquants seraient empêchés de fuir à cause des barrages bloquant les quelques artères stratégiques donc ils ne s’y risquent pas". "Les 500 frères jouent leur rôle et leur démarche cagoulée peut effrayer les potentiels délinquants", estime par ailleurs une source judiciaire. A Saint-Laurent du Maroni, "sur le terrain, on constate moins d'interventions à effectuer, moins de vols à main armée", indique Thomas Pardieu, commandant de la gendarmerie de cette ville frontière du Suriname.
Olivier Le Cardinal, numéro un de la police en Guyane, se veut lui, plus mitigé : "On notait déjà une baisse de la délinquance avant le mouvement. Les délinquants ont arrêté de bouger quelques jours mais depuis deux ou trois jours, les cambriolages reprennent." "Quant aux mules, il n’y en a plus car il n’y a plus d’avion vers Orly. Contre les mules, c’est la solution radicale", ironise pour sa part, une source judiciaire.