Face aux critiques, la Compagnie Montagne d'Or (CMO) modifie son projet minier en Guyane. Le groupe a annoncé vendredi des "modifications d'ampleur pour réduire au maximum les impacts sur l'environnement".
Le groupe "donnera la priorité aux énergies renouvelables". "La CMO a adhéré, comme elle s'y était engagée, au Code international de gestion du cyanure", "privilégiera la production d'énergie sur le site de manière à éviter la construction d'une ligne électrique de 90.000 volts et réduire l'étendue des zones à défricher" et "donnera la priorité aux énergies renouvelables avec notamment un recours à l'énergie solaire", a détaillé la société dans un communiqué.
Sous le feu des critiques. Un rapport commandé par le WWF France avait sévèrement critiqué en début de semaine le plus grand projet de mine d'or à ciel ouvert à l'étude en France, en remettant en cause les perspectives économiques espérées et l'impact environnemental sur l'écosystème local. Columbus gold et Nordgold, qui portent ce projet situé à Saint-Laurent-du-Maroni, avaient promis jusqu'ici de "développer l'économie guyanaise" avec "750 emplois directs et 2.500 indirects" et plus de 300 millions d'euros d'impôts et taxes en 12 ans d'exploitation.
Objectif 90% d'emplois locaux. Montagne d'or est soutenu localement par le Medef, la chambre de commerce et d'industrie, une partie des élus dont le président de la collectivité territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre. "La CMO réaffirme son engagement de contribuer à la création d'un fonds de développement et de diversification de l'économie de la Guyane. Elle approfondira la réflexion sur l'ouverture du capital de la Société Minière Montagne d'Or aux collectivités du territoire et acteurs économiques français", a poursuivi l'entreprise en se disant "attachée au respect des traditions et à la préservation du patrimoine".
"La CMO s'engage à mettre en place une politique de recrutement et de formation permettant d'atteindre l'objectif de 90% d'emplois locaux. Concernant la pérennité des emplois, la CMO s'engage à identifier et valoriser les ressources minières susceptibles de conduire à envisager une prolongation de la durée de vie au-delà des douze années prévues à ce stade", a-t-elle conclu.
Le gouvernement doit se positionner avant fin décembre. En juillet, le gouvernement avait annoncé la création d'une commission interministérielle pour évaluer les "impacts" environnementaux et économiques de Montagne d'or. Le rapport, annoncé pour septembre mais qui n'est pas encore paru, doit aider le gouvernement à se positionner avant la fin de l'année sur le projet.