Comment lutter contre le harcèlement scolaire ? À la veille de la 8e journée nationale de lutte contre ce fléau, des chiffres alarmants viennent d'être publiés par l'association Marion la Main Tendue et l'Ifop. Selon leur enquête, ce n'est pas un élève sur dix qui est victime de harcèlement, mais le double. Face à cela, certains parents sont dépassés par ce phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur en France et se tournent vers les professionnels de santé. Une consultation spéciale "harcèlement scolaire" a vu le jour en 2021 au centre de protection de l’enfance et de l’adolescence à l’hôpital public Paul Brousse à Villejuif en région parisienne.
Pour l'occasion, Europe 1 a assisté à un échange entre le médecin Yann Mikaeloff, professeur en pédiatrie, neuropédiatre et psychothérapeute, et l’un de ses patients.
La plainte pénale, de plus en plus mise en avant
"Avant-hier il m'a demandé ce qu'était une tentative de suicide. Je n'ai pas pu répondre". Ces réponses, Redouane vient les chercher depuis plusieurs séances auprès d'un médecin spécialisé. Il se frotte nerveusement les mains quand il parle de son fils de 12 ans, harcelé durant quatre ans par ses camarades. "On le traitait en lui disant qu'il avait une voix de fille, on lui faisait des croche-pieds, on le piquait au niveau des fesses. Ils l'ont menacé de mort et nous, les parents, on était aussi un peu traumatisés quand on voyait que les responsables de l'établissement ne réagissaient pas", raconte-t-il au micro d'Europe 1.
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"Un établissement privé qui laisse toute une famille seule et démunie", répète-t-il, jusqu'à ce que l'équipe de Yann Mikaeloff l'extirpe doucement du cauchemar. Le garçon, qui ne dormait plus, est mis sous traitement médicamenteux, changé de classe, puis de collège avec l'appui du médecin. "Des fois, je vais chercher des personnes, même dans l'établissement, modératrices, actives et communiquer avec elles en disant 'Est-ce que vous ne pouvez pas faire quelque chose ?'. Et clairement, dans le dispositif de protection contre le harcèlement, il y a la plainte pénale, qui est de plus en plus mise en avant", explique le neuropédiatre. Redouane y pense pour que justice soit rendue, dit-il. "Sans ces professionnels de la santé, j'aurais sombré", lâche le père de famille, qui ne quitte plus des yeux son garçon jusqu'à sa guérison que lui promet ce pédiatre engagé.