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Louise Sallé / Crédits photo : AFP
Pour lutter contre le harcèlement scolaire, les opérations de sensibilisation se multiplient dans les établissements, comme dans ce collège du 17e arrondissement de Paris où Europe 1 s'est rendue. Ici, des avocats apprennent aux élèves à repérer des situations de harcèlement et leur expliquent comment porter plainte.

Ce jeudi marque la journée mondiale contre le harcèlement scolaire. Un élève sur dix en est aujourd’hui victime, révèle une enquête menée il y a un an par le ministère de l'Éducation nationale, qui avait distribué un questionnaire à tous les élèves de France.

Pour lutter contre ce fléau, les opérations de sensibilisation se multiplient dans les établissements. Le Conseil national des barreaux envoie des avocats dans des classes de collèges. Objectif : apprendre aux élèves à repérer les situations de harcèlement, leur expliquer comment ils peuvent porter plainte, avec quelles preuves et ce que risquent les auteurs. Europe 1 s'est rendue dans une classe de 4e du collège Stéphane Mallarmé dans le 17e arrondissement de Paris.

"Un à dix ans d'emprisonnement"

Sur l’estrade de la salle de classe, face aux collégiens attentifs, l'avocat Julien Brochot explique dans quel cas précis une situation de harcèlement est punie par la loi. "Le harcèlement, même sans conséquence, peut être réprimé. Et ça, c'est quelque chose d'assez nouveau. Il y a une quinzaine d'années, on pensait tout de suite à quelqu'un qui est au bord du suicide... Aujourd'hui, ça peut être sans conséquence et donc ça peut devenir un délit pénal puni de un à dix ans d'emprisonnement", lance-t-il aux élèves.

Le harcèlement démarre dès l'âge de six ans

Les élèves ignorent souvent qu’ils peuvent saisir la justice lorsque la situation s’envenime. Pendant cette présentation, Inès tend l’oreille. Elle s’est sentie très démunie en primaire. "Je m'étais fait harceler du CE1 au CM1. Mon harceleuse était très possessive et j'étais enfermée... Il n'y a pas eu de mesures fortes qui ont été prises. Il faudrait vraiment que les directeurs et les directrices informent les animateurs dans la cour et qu'ils puissent sanctionner les harceleurs", glisse-t-elle. 

Car le harcèlement démarre de plus en plus tôt, de façon importante, dès l'âge de six ans, d’après une étude publiée il y a un mois par l’association e-Enfance. Un quart des écoliers du primaire y ont été confrontés au moins une fois.