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Louise Sallé // Crédit photo : AFP
L’Éducation nationale est à la peine pour endiguer le fléau du harcèlement scolaire. Elle ne répond pas aux attentes de parents désemparés, terrorisés à l’idée que leur enfant puisse souffrir jusqu’à se faire du mal. La plateforme 3018, devenue un numéro unique, croule sous les appels de familles depuis la rentrée.

Les écoutants prennent les devants pour faire eux-mêmes des signalements au rectorat de harcèlement scolaire et tenter d’accélérer le traitement de ces affaires. Dans les locaux de l’association "E-enfance" qui héberge la plateforme d’écoute, les téléphone ne cessent de sonner.

150 appels par jour

Casque sur les oreilles et voix calme, un écoutant discute avec une mère dont le fils de 11 ans subit insultes et moqueries au collège, avec des menaces de mort. "Ce que m'a dit la mère, c'est qu'elle ne sait pas ce qu'il va se passer, mais son fils risque de… Et elle n'a pas fini sa phrase. Alors soit il risque d'avoir un acte de violence vis-à-vis de l'autre, soit il risque de se faire du mal", explique l'écoutant.

À l’autre bout de la pièce, une écoutante juriste rapporte certaines conversations entendues au rectorat, sur un portail dédié, pour attirer l’attention du ministère de l’Éducation. "On revient d'une situation d'un harcèlement scolaire qui a commencé l'année dernière avec un groupe de jeunes filles qui violentent la victime physiquement. Ces jeunes filles ont proposé 150 euros à un garçon de l'établissement scolaire pour qu'il puisse coucher avec elle dans les toilettes, surtout qu'il est précisé que l'établissement scolaire ne fait rien, mais que le harcèlement continue", détaille-t-elle.

Ces écoutants reçoivent plus de 150 appels par jour. C’était une centaine avant l’été et ce sera bientôt 200, anticipe l’association, qui manque de bras pour répondre à ce flot de sollicitations.