La ministre de la Santé Agnès Buzyn, ancien médecin, a affirmé dimanche avoir été victime de "comportements très déplacés" dans son travail et appelé les hommes à se "rebeller" aux côtés des femmes contre le harcèlement sexuel, dans une interview au JDD.
"Viens t'asseoir sur mes genoux". "Comme beaucoup de femmes, j'ai eu affaire à des comportements très déplacés dans mon milieu professionnel", a déclaré la ministre, ancien médecin et professeur spécialisé en hématologie. "Des chefs de service qui me disaient : 'Viens t'asseoir sur mes genoux.' Des choses invraisemblables... qui faisaient rire tout le monde", a-t-elle précisé, ajoutant que "la libération de la parole" après le scandale Weinstein "fait prendre conscience qu'une lutte quotidienne se joue dans l'espace public et professionnel".
Un appel à la participation des hommes. Relevant qu'une "femme qui réagit face à un propos sexiste n'est jamais prise au sérieux", la ministre a dit attendre "que les hommes se rebellent publiquement, à nos côtés". Selon un sondage Odoxa-Dentsu publié vendredi, 53% des femmes interrogées disent avoir été victimes d'agression sexuelle et/ou de harcèlement.
Libération de la parole. Dans la foulée de l'affaire Weinstein, du nom du producteur américain visé par une série d'accusations d'agressions sexuelles, aucun milieu social ou professionnel n'échappe depuis une semaine à la multiplication des dénonciations de harcèlement sexuel subi par des femmes.
Des accusations au sein du monde politique. Des accusations spécifiques ont émergé dans le monde politique : ont ainsi été visés, notamment, l'ex-ministre socialiste Pierre Joxe, l'ancien candidat à la présidentielle Jean Lassalle ou encore le député (LREM) de Moselle, Christophe Arend. Les trois hommes ont rejeté ces accusations.