On croisera essentiellement des femmes dimanche après-midi place de la République à Paris : les hommes sont priés de rester discrets. Dans le sillage de l'affaire Harvey Weinstein, des rassemblements sont prévus pour dénoncer le harcèlement sexuel dans plusieurs villes dont la capitale. Baptisé "Hashtag #MeToo dans la vraie vie", le mouvement vise à rendre l'ampleur du phénomène visible et à inciter les victimes à témoigner.
Pas de slogans ni de banderoles. À Paris, plusieurs zones seront délimitées, mixtes et non-mixtes. Il y aura un lieu dédié à l'aide aux victimes et plusieurs groupes de parole mais pas de slogans ni de banderoles. Carole Galand, à l'origine du rassemblement, explique que l'important est simplement d'être présent : "chacun sera là comme il veut être, certaines resteront silencieuses, certaines auront peut-être un panneau juste avec le hashtag #MeToo..." L'organisatrice propose aussi que les participantes écrivent symboliquement qui les a harcelées, et quand. "Un panneau qui mettrait : 'c'était il y a deux jours, un mois, six ans, vingt ans...' et 'c'était mon patron, mon voisin, mon collègue, mon mec...'".
10.000 personnes attendues. Anna, 26 ans, participera au rassemblement parisien. "J'ai vécu un inceste qui a duré environ 11 ans, c'était mon oncle", raconte-t-elle. "C'est ma première manifestation. Je suis quelqu'un de très angoissée de base, le fait qu'il y ait beaucoup de monde me fait peur... Mais en même temps il faut qu'on soit un maximum pour que ça bouge." En tout, près de 10.000 personnes sont espérées par les organisateurs cet après-midi.