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Romain Bitot avec AFP / Crédit photo : ANDREA SAVORANI NERI / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP
Un mois jour pour jour après le suicide de Lindsay, le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye a dévoilé un plan anti-harcèlement. Une série de mesures pour tenter de lutter contre ce fléau. Dès cette semaine, une heure de sensibilisation au harcèlement scolaire devra être organisée dans les collèges avec en première ligne les chefs d'établissement.

Tous les collégiens de France devront suivre cette semaine une heure de sensibilisation sur "le harcèlement et les réseaux sociaux", a indiqué dimanche le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye, qui a récemment promis de muscler la lutte contre ce fléau après le suicide en mai d'une adolescente. "Cette heure sera l'occasion de rappeler la manière dont l'usage des réseaux sociaux peut accentuer les phénomènes de harcèlement" et "de souligner la responsabilité de chacun" dans l'usage de ces réseaux, a souligné le ministre. Il a demandé aux principaux des 7.000 collèges (3,4 millions d'élèves au total) d'organiser cette intervention "en lien avec les équipes éducatives".

Mais pour Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-UNSA, le timing n'est pas le bon. "Ça n'a aucun sens à la veille des vacances. On fait d'abord une opération de communication avant d'en faire un sujet de fond. Et quand on envoie un message comme celui-là, de demander de mettre en place du jour au lendemain une séance, ça peut donner l'impression qu'il ne s'y passe rien", lance-t-il.

Les 14.000 chefs d'établissement réunis par Pap Ndiaye

Mis sous pression par la famille de Lindsay, une adolescente qui a mis fin à ses jours en mai dans le Pas-de-Calais, le gouvernement a annoncé la semaine dernière que la lutte contre le harcèlement serait la "priorité absolue" de la rentrée 2023. En janvier, un enfant de 13 ans, Lucas, s'était suicidé, dans les Vosges. Les proches du collégien avaient dénoncé des faits de harcèlement, révélant les moqueries et insultes à caractère homophobe dont il s'était dit victime de la part d'autres élèves de son établissement scolaire.

Pap Ndiaye réunira mardi en visioconférence les 14.000 chefs d'établissement, ainsi que les inspecteurs de l'Éducation nationale (IEN) ou encore les recteurs, pour leur "rappeler l'ensemble des leviers à leur disposition" et "recueillir leurs remontées de terrain", a précisé le ministère dans un communiqué. Une démarche que Bruno Bobkiewcz dénonce. Il demande le report de cette réunion. "Ce qu'on propose, c'est de temporiser un tout petit peu, de prendre le temps de la vraie concertation et de réfléchir à des propositions pour augmenter ce dispositif et le développer dans tous les établissements."

Un référent sur le harcèlement doit être nommé dans chaque établissement

Le sujet a également été au menu de concertations menées depuis vendredi, et jusqu'à lundi, avec les syndicats, les fédérations de parents d'élèves, mais aussi l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) et les dirigeants des réseaux sociaux, a-t-on indiqué de mêmes sources.

Le 29 juin, le ministre de l'Éducation nationale doit, par ailleurs, réunir les responsables chargés de la lutte contre le harcèlement dans chaque académie, "afin de rappeler les procédures à suivre et les nouvelles mesures qui devront être mises en œuvre". Reconnaissant que l'Éducation nationale avait "encore du chemin à faire" sur cette question, Pap Ndiaye avait promis le 6 juin des moyens supplémentaires pour lutter contre le harcèlement à l'école. Un référent sur le harcèlement - infirmière, conseil principal d'éducation (CPE) ou enseignant - doit notamment être nommé "dans chaque établissement" à la rentrée, avait-il annoncé.