Il touche près d'un enfant sur dix, soit près d'un million de jeunes victimes, et peut avoir des conséquences dramatiques, comme l'a rappelé en octobre le suicide de Dinah, 14 ans : beaucoup reste à faire en France contre le harcèlement scolaire, malgré des actions renforcées depuis dix ans. Ce jeudi marque la journée nationale de lutte contre ce fléau alors que de nombreuses questions sont toujours sans réponse. Comment libérer la parole ? Comment aussi se faire entendre, quand on est parent et que l'on s'inquiète pour son enfant ?
Quand son fils de 10 ans, élève en CM2, lui avoue qu'il est victime de harcèlement, Typhaine Soubrié intervient et décide de prendre contact avec la directrice de son école primaire de Gironde. Mais selon elle, la parole de son fils n'est pas assez prise en compte, ou du moins pas assez vite.
"Des séquestrations dans les toilettes"
"Ils lui ont fait croire qu'une petite fille était amoureuse de lui et qu'il fallait qu'il lui écrive une lettre d'amour en retour pour l'humilier. Ensuite il y a eu des séquestrations dans les toilettes. Une petite fille a été témoigner de ce qu'elle avait vu et elle a été traitée de 'balance', de 'poucave' donc les autres n'ont pas témoigné", raconte-t-elle.
Après ces épisodes traumatisants, son fils n'est plus retourné à l'école. "Il nous a livré ça un vendredi au mois d'octobre et depuis ce jour-là il n'est pas retourné à l'école. C'est trop difficile. Il faut imaginer un grand garçon de 10 ans qui se met à pleurer parce que c'est trop dur et qu'il n'a pas envie d'être seul face à eux."
La mère de famille a donc décidé d'aller voir la médecin de famille. "Elle a été catégorique et elle lui a fait un certificat d'arrêt médical illimité pour nous laisser le temps de tenter de mettre des choses en place pour le rassurer. Et pour le moment, ça n'a pas du tout fonctionné", regrette Typhaine Soubrié. Les parents du jeune garçon ont donc décidé de le déscolariser. Et depuis, il suit des cours à la maison.