C'est une annonce présidentielle que l'association de Harkis Ajir France salue ce lundi. Alors qu'il reçoit 300 membres d'organisation à l'Élysée, Emmanuel Macron s'est déclaré en faveur d'une loi de "réparation et de reconnaissance" envers les Harkis ayant combattu aux côtés de l'armée française durant la Guerre d'Algérie. Sur Europe 1, Mohand Hamoumou, président de l'association de justice, d'information et de réparation pour les Harkis, est satisfait de cette annonce. Il retient de sa rencontre avec le président de la République "son courage et sa volonté de reconnaitre par une loi la responsabilité des gouvernements de l'époque".
"Une reconnaissance par toute la nation"
Mohand Hamoumou rappelle d'abord les manquements de la France quant aux Harkis. "Il ne s'agit pas de juger les gouvernements de l'époque mais de reconnaître des faits que nul ne conteste aujourd'hui, à savoir que l'État français de l'époque n'a pas été à la hauteur de ses responsabilités humanitaires et de ses valeurs", affirme-t-il. "Elle a bien abandonné les Harkis et accueilli les réfugiés dans des conditions indignes", poursuit le président de l'association Ajir France.
Pour lui, reconnaître ces faits historiques par une loi est une bonne décision. "Il faut graver tout cela parce que ce sera une reconnaissance par toute la nation, et que cette loi sera votée de manière transpartisane puisque ce n'est pas une question de politique politicienne."
"Ce n'est pas un candidat qui parle"
Il n'a échappé à personne que l'élection présidentielle de 2022 est déjà dans toutes les têtes, et certains candidats voient dans cette annonce du président un calcul politique pour récupérer les voix des quelque 800.000 harkis installés en France. Ainsi, la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen affirme que la "générosité d'Emmanuel Macron ne réparera pas les décennies de mépris ainsi que l'outrage commis par le président à la mémoire de ces combattants".
Et le président d'Ajir France de répondre : "S'il y a eu des décennies de mépris, ça vaut pour tous les présidents sauf celui-ci." Mohand Hamoumou justifie l'annonce de cette loi à quelques mois de la prochaine élection présidentielle par le mouvement des gilets jaunes et la crise sanitaire, qui ont pu repousser cette reconnaissance pour les Harkis. "Emmanuel Macron veut le faire avant la fin de l'année, donc avant le lancement de la campagne. Ce n'est pas un candidat qui parle, mais un président en exercice".