Avec son joli minois et son pelage épais, le raton laveur a tout d'une peluche sur pattes. Et pourtant, il est en train d'envahir la France et de causer de nombreux dégâts. C'est notamment le cas en Haute-Loire, où il y en aurait plus que d'habitants. Une invasion qui commence à poser problème dans plusieurs départements.
Introduit en France par les soldats américains
D'autant qu'elle ne date pas d'hier, puisque le raton laveur, originaire des États-Unis, a été introduit sur notre territoire par les GI américains envoyés sur la base aérienne de Couvrons-et-Aumencourt, dans l’Aisne. Ils ont rapporté ces animaux qu’ils considéraient comme leur mascotte. Mais à l’annonce du général Charles de Gaulle, le 7 mars 1966, du retrait des forces militaires de l’Otan, les soldats sont partis et les ratons laveurs furent relâchés dans la nature. Ainsi, les forêts picardes en ont été les premières victimes.
C’est à partir de là qu’ils ont proliféré dans tout le pays avec l’Aisne, la Gironde et l’Auvergne comme principal bassin de résidence. Aujourd’hui, sur le plan national, le raton laveur est classé comme espèce exotique envahissante et même espèce préoccupante par l’Union européenne. Sans compter que le raton laveur est reconnu pour sa prolificité : il est capable de mettre au monde 3 à 8 petits à la fois. Si une femelle n'a qu'une portée par an, elle peut en revanche procréer dès son premier anniversaire. La prolifération de l'espèce est donc relativement rapide.
Vignes, céréales, œufs, poules, poubelles...
En plus du nombre, l'autre problème est le régime alimentaire du raton laveur : omnivore, il est capable de chasser sur tous les terrains et s'attaque aussi bien aux vignes, qu'aux céréales, œufs, et même les poules. Autre facteur aggravant, faire les poubelles en milieu urbain ne lui fait pas peur. Il est également capable de piller la nourriture d'autres animaux autochtones, comme les martres ou les fouines.
Si la population de raton laveur est régulée sur les terres de l'Oncle Sam grâce aux coyotes, lynx, et autres loups, il ne connait pas de prédateurs sur le sol européen, et peu ainsi proliférer tranquillement. Mais ce que nous apprend avant tout l'exemple du raton laveur américain, c'est que l’introduction d'espèce est souvent à éviter pour préserver la biodiversité locale, et la maximiser au niveau mondial.