Que s'est-il passé dans la nuit de jeudi à vendredi à Mantes-la-Jolie ? Au lendemain d'une soirée de heurts, lors de laquelle des affrontements ont éclaté dans le quartier sensible du Val Fourré entre des policiers et une centaine de jeunes, les motivations de ces derniers demeurent inconnues. Selon le commissaire de la ville, les forces de l'ordre ont été appelées vers 23h30 et sont tombées dans un "guet-apens". Au micro d'Europe 1, Ludovic Kauffman, directeur départemental de la sécurité publique des Yvelines (DDSP), revient sur les circonstances de l'incident. "Ils étaient là pour en découdre", décrit-il.
"Ce qui nous a frappé, c'est le nombre de jeunes, et la soudaineté et la violence de cet événement", explique-t-il, affirmant qu'il n'y a eu "aucun signe précurseur". "C'est arrivé extrêmement soudainement, c'était une action complètement imprévisible", dit-il encore. Pourtant, ajoute-t-il, "il n'y avait pas eu d'opération de police comme c'est quelque fois le cas au préalable, qui font que derrière, il y a des actions violentes pour manifester le mécontentement de certains".
"Ils nous attendaient"
Pour Ludovic Kauffman, les jeunes "étaient là pour en découdre. Ils nous attendaient.". Preuve, selon lui, que l'attaque avait été préméditée, "le nombre de projectiles qu'ils avaient à disposition, la manière dont ils étaient vêtus, avec des blousons épais, des casques pour certains, des gants renforcés, des masques." Un policier a été blessé à la jambe par un tir de mortier.
"J'espère que l'enquête nous permettra de déterminer quelle est la cause originelle de cet événement", conclut le directeur départemental de la DDSP des Yvelines. Une enquête a été ouverte des chefs de "violences avec guet-apens, arme et en réunion", "participation à un groupement formé en vue de la commission de violences" et "outrages" sur personne dépositaire de l'autorité publique, a indiqué vendredi le parquet de Versailles.
La République ne peut tolerer que l'on attaque ceux qui la protègent, au péril de leur vie.
— Christophe Castaner (@CCastaner) October 25, 2019
Je condamne sans réserve les violences commises hier à Mantes-la-Jolie.
L’enquête permettra de faire la lumière sur les faits.
Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, dans un tweet, tout comme Laurent Nuñez, ont condamné ces événements. En visite dans le commissariat de Trappes, ville proche de Mantes-la-Jolie, le secrétaire d'État a ainsi affirmé que les policiers étaient tombés "dans un guet-apens organisé, qui a réuni une centaine d'individus". "C'est totalement inacceptable", a-t-il insisté.
Un jeune homme blessé à l’œil. Deux jeunes ont été admis à l'hôpital peu après les heurts, selon la police, "le premier avec une blessure à l’œil et le deuxième avec des douleurs aux testicules". L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie "sur les conditions d'usage des armes de défense par les policiers", a indiqué vendredi le parquet de Versailles.