La mairie de Paris va ouvrir prochainement un camp d'aide aux réfugiés dans le nord de la ville. "Nous allons installer un campement humanitaire aux normes de l'ONU à Paris face à l'urgence de la situation", a déclaré Anne Hidalgo, mardi, lors d'une conférence de presse où elle a notamment appelé l'Etat à davantage de mesures pour l'accueil des réfugiés.
"Le plus tôt possible". L'édile souhaite créer ce camp humanitaire de réfugiés avec l'aide des associations, pour offrir "un accueil de jour", mais aussi "l'hébergement de personnes qui arrivent démunies" dans la capitale. Ce camp devrait "ouvrir d'ici un mois, un mois et demi". Quant au dimensionnement, Anne Hidalgo a appelé au "pragmatisme" en estimant que le terrain devrait être "suffisamment vaste pour accueillir plusieurs centaines de personnes".
La mairie est en train "d'expertiser différents sites pour voir dans quels délais, le plus tôt possible, nous pourrons envisager de les mettre à disposition" de l'État, a-t-elle encore ajouté.
S'inspirer de Grande-Synthe. L'idée est que "nous ne voyions plus ces campements indignes" et que "les personnes qui arrivent démunies ne soient pas contraintes d'aller sous des métros ou sur des sites", comme celui des Jardins d'Eole, dans le 18e arrondissement, où près de 800 personnes - Soudanais et Afghans pour la plupart - ont planté leur tente.
Avec les pluies diluviennes de ces derniers jours, les conditions sanitaires se sont fortement dégradées sur ce campement, dernier en date d'une longue série de squats installés puis démantelés dans la capitale depuis un an.
Dans cette démarche, le modèle revendiqué est clairement celui de Grande-Synthe (Nord), où la municipalité et Médecins sans frontières avaient ouvert leur propre camp de réfugiés en mars, malgré les réticences des pouvoirs publics. "Aujourd'hui l'Etat accompagne sa démarche et s'est joint à lui", a souligné Anne Hidalgo, alors que les ministres de l'Intérieur et du Logement viennent tout juste d'acter, lundi, la reprise par l'Etat de la gestion de ce camp.