La fièvre monte à l'hôpital. Il n'y a toujours pas assez de bras, de temps, d'argent, de moyens et beaucoup, beaucoup de fatigue. Les personnels sont au bout du rouleau, ils font donc à nouveau grève ce mardi. Neuf syndicats et collectifs appellent à la mobilisation. Au moins 50 rassemblements sont prévus partout en France, comme à l'hôpital d'Orléans, où le service d'urgence est en grève depuis des semaines. "Parfois il y a des patients qu'on ne voit pas pendant 8 heures. Ça veut dire qu'un patient pourrait être mort dans un box et qu'on ne le retrouve pas avant 8 heures. Ce n'est pas possible."
C'est pourtant l'angoisse quasi quotidienne de Mélanie et Marine, aides-soignantes au service d'urgences d'Orléans. Elles n'ont de cesse de le répéter, mais rien ne change. "On ne voit pas le bout", assure Mélanie. "J'ai l'impression qu'on a fait un mouvement pour que les choses puissent changer, et que finalement, on nous prend de haut et on n'est pas considéré", poursuit Marine. "On est limite épuisés de faire des mouvements pour rien parce que rien n'en ressort. C'est usant", continue Mélanie.
Point de non-retour
Pour elles, pas le choix. Cette grève nationale doit servir de détonateur. "On ne sait pas ce que ça va donner, on ne sait pas s'il va y avoir des améliorations. Mais on aimerait bien que ce mouvement change quelque chose, que ça ouvre les yeux aux gens", continue l'aide-soignante.
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S'il ne se passe rien, ce sera le point de non-retour pour Marc, infirmier depuis dix ans. "On n'est pas entendus et donc on en est au point de se dire : 'Je vais partir.'" Il n'est pas le seul. Des trois personnes de ce reportage, toutes sont prêtes à démissionner.